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Shirley Souagnon: «Au lycée, je draguais les filles avec les mecs de ma classe»

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Shirley Souagnon: «Au lycée, je draguais les filles avec les mecs de ma classe» Empty Shirley Souagnon: «Au lycée, je draguais les filles avec les mecs de ma classe»

Message par SweetAngel Jeu 19 Avr 2012 - 18:48

INTERVIEW. La jeune humoriste, qui assume complètement son homosexualité, cartonne en ce moment avec son one woman show. Pour TÊTUE, elle parle de son coming out, de son androgynie, de sa vie passée de lycéenne lesbienne...

Shirley Souagnon: «Au lycée, je draguais les filles avec les mecs de ma classe» ShirleySouagnon-TETU-580

D’emblée, elle nous explique qu’elle a passé son enfance et adolescence à déménager. Que cela l'a rendue «ouverte d’esprit, curieuse de tout et jamais choquée de rien». Ce sont les traits qui semblent en effet se dégager de la personnalité de Shirley Souagnon. 25 ans, noire, ouvertement lesbienne… et rudement drôle! Repérée par Jamel Debouzze et son Comedy Club, épaulée par Laurent Ruquier et Anne Roumanoff, elle a pu travailler au Marrakech du Rire avec Omar et Fred, Gad Elmaleh...

Dans son one woman show, qu’elle joue à la Comédie de Paris jusqu’à la fin du mois de juin, elle s’amuse à démonter tous les clichés. TÊTUE a rencontré l’étoile montante du stand up français.

TÊTUE: La scène, ça vous attire depuis un moment?
Shirley Souagnon: Oui, avant de tester les scènes ouvertes et l’humour, il y a cinq ans, j’avais déjà fait du théâtre. Et à l’âge de huit ans j’ai joué dans un épisode de Navarro, j’ai aussi fait une pub pour l’Euro 1996, un téléfilm avec Michel Aumont... Dès petite, j’avais surkiffé!

Vous parlez de quoi dans votre spectacle?
De choses que j’ai vécues, et de là je pars dans des délires! Je parle par exemple d’un DRH qui me reçoit et qui pense que je vais m'appeler Fatou; ou qui au contraire, vu mon nom, pensait voir débarquer une Américaine. Ce mec, je ne lui en veux pas! A travers mon spectacle, j’essaie de faire accepter l’idée qu’on est tous juge de l’un et de l’autre, qu’il ne sert à rien de dire «non, moi je suis ouvert». On est tous des cons!

Serait-il possible d’imaginer un spectacle consacré à votre vie de lesbienne?
Non, mais un sketch oui! Je pense d’ailleurs que la première phrase de mon prochain spectacle sera: «Quand j’ai dit à mon père que j’étais lesbienne…» Jusqu’à présent j’ai laissé mes relations se développer, pour voir un peu tout ce que je pouvais écrire là-dessus.
J’ai vu le spectacle d’OcéaneRoseMarie, c’est hyper intéressant mais ce n’est pas mon but de faire une sorte de mode d’emploi de la sexualité. Je m’efforce plutôt de faire des choses qui peuvent parler à tous, justement parce que j’ai beaucoup de handicaps dans notre société: je suis noire, humoriste, femme, lesbienne... il ne me manque plus qu’un fauteuil roulant!

Regardez Shirley Souagnon au festival Marrakech du rire en juin 2011:



Vous êtes une artiste ouvertement lesbienne. C’est rare. Vous en avez conscience?
Je commence seulement à prendre conscience que c’est quelque chose de souvent caché. Ça m’étonne. Mais quand tu prends un peu de recul et que tu entends certains hommes artistes dire (elle prend un air sérieux) «Mais non, absolument pas, j’aime les femmes», tu te dis «Hé, arrête tes conneries!»

Shirley Souagnon: «Au lycée, je draguais les filles avec les mecs de ma classe» Souagnon-350

Est-ce que vous aviez réalisé qu'avec votre médiatisation, la question de votre coming out allait se poser?
Jamais, parce que pour moi ça revenait à me dire «Est-ce qu’un jour on va me parler du fait que je suis noire?». Toute ma famille sait que je suis lesbienne, ça n’a jamais été un problème. Un jour mon père m’a réveillée à 4 heures du matin, il venait de trouver une lettre de mon premier amour. Il m’a demandé ce que c’était... On en a parlé, au début il n’a pas voulu l’accepter et je me suis dit «Si tu l’acceptes pas, c’est pas un problème, on se sépare. Merci de m’avoir mise au monde, à bientôt!»

Quelle est votre humoriste femme préférée?
Florence Foresti. Et Muriel Robin. Je n’arrive pas trop à choisir. Après aux Etats-Unis, je suis une grande fan de Sarah Silverman et de Wanda Sykes.

Quand vous vous êtes découverte lesbienne, avez-vous eu des modèles auxquels vous rattacher?
Non, je n’avais pas de modèle... Moi, quand je me suis dit que j’étais lesbienne, j'ai pensé: chouette, il y a tellement de belles meufs! (Rires). Mais en fait, si, mon modèle, c’était Florence Foresti. Ensuite, j’ai été déçue, parce qu’elle a dit qu’elle n’était pas lesbienne!

Vous en avez pris conscience à quel âge?
En fait je crois que cela a toujours été. Ma première copine, c'était au lycée, en terminale. Je suis sortie avec pas mal de garçons mais à partir du moment où vraiment mes hormones ont commencé à parler, tu sais où on se dit «aaah!» (elle se mord le poing), où on commence à avoir envie de faire des choses, je me suis dit «allez!». A ce moment-là j’étais en scientifique, dans une classe de mecs. Ils draguaient tous des nanas et du coup moi j’étais dans ce truc-là, ils ne m’ont jamais demandé (elle fait une grimace): «Pourquoi tu dragues des meufs?» On n'a jamais parlé de ça. Pour eux, j’étais un bonhomme, comme eux. Tout a été hyper naturel et mes modèles, c’était mes potes. On draguait ensemble!

Regardez une chronique de Shirley Souagnon sur Rire & Chansons en mars dernier:



Dans votre spectacle, vous racontez qu’on vous demande souvent si vous êtes un homme ou une femme. C’est vrai?
Oui, ça m’arrive tellement de fois! Je suis plutôt garçon manqué, pas de maquillage ni talons... Je dois dégager quelque chose d’hyper masculin. Parfois je suis vraiment obligé de dire «putain mais j’ai des seins mon pote!» Il m’est aussi arrivé qu’un mec me demande si je suis un mec ou une meuf, et quand je lui dis «une meuf», il me répond: «Ah t’es mignonne!» Là t’as envie de lui dire: «Mais qu’est-ce qui se passe dans ta tête, tu préfères les filles ou les garçons?!» (rires)

Vous ne vous voyez pas porte-parole de la cause lesbienne?
En fait, il faudrait vraiment que je m’intéresse à tout, pour être une vraie bonne porte-parole. (Elle marque une pause.) Si, je me verrais bien porte-parole si on me dit «Vas-y». Mais ce n’est pas parce que je suis lesbienne que je connais vraiment bien les choses. Je m’y intéresse petit à petit. En essayant aussi de comprendre le droit des femmes, son histoire etc. En fait je ne m’intéressais pas à grand chose il n’y a pas longtemps à part à moi. Je commence à ouvrir mon esprit et à grandir, tout simplement.

L’écriture en revanche, ça a toujours été une évidence?
Quand j’étais gamine, j’écrivais des poèmes. Et par rapport à ma sexualité, je me souviens, j’étais raide dingue d’une comédienne avec qui j’avais joué avec Michel Aumont, je lui avais écrit une chanson, j’avais huit ans! Petite, j’écrivais des sketches avec mon cousin. On réunissait toute la famille et on jouait devant! Malheureusement, en ce moment je n’écris plus. Ça va revenir parce que j’en ai besoin, mais là c’est vrai que dès que j’ai du temps je dors ou je joue à la X-Box. Des trucs cons. Ou je regarde NRJ 12, quoi (sourire). Je deviens «teubé» à cause de ce travail!

Un sketch de Shirley Souagnon dans l'émission de Laurent Ruquier On ne demande qu'a en rire:



Sketch Up, le one woman show de Shirley Souagnon.
Jusqu’au 25 juin à la Comédie de Paris (9e).

Retrouvez également une autre interview de Shirley Souagnon dans le magazine TÊTU du mois de mai, en vente actuellement.

Propos recueillis par Mélanie Vives et Myrtille Rambion.


Photos: Martin Colombet pour TÊTU et DR.

Par Rédaction jeudi 19 avril 2012

Source : http://www.tetu.com

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