Leisha Hailey (Uh Huh Her): «Sur scène, je ne suis pas ''Alice de The L Word''»

INTERVIEW. Leisha Hailey et Camila Grey achèvent en ce moment leur tournée européenne. Que pensent-elles de leur statut de couple lesbien modèle? Des filles qui crient «Aliiiiiice!» pendant leurs concerts? Elles ont répondu à TÊTUE!



Il ne leur reste plus qu’une date à honorer, le 8 juin dans le cadre du Go.Go Festival à Londres, pour achever leur tournée européenne. Une tournée qui n’est malheureusement pas passée par la France – et «ce n’est pas faute d'avoir essayé», nous assurent les Uh Huh Her.

Avec leur groupe électro pop-rock, Leisha Hailey (chœur, basse, clavier) - que vous avez toutes connue dans la peau d’Alice dans The L Word - et Camila Grey (voix, guitare, clavier) forment un des couples lesbiens les plus en vue du moment. Entre deux concerts, les Californiennes ont répondu aux questions de TÊTUE!

TÊTUE: Il y a cinq ans, la plupart des fans des Uh Huh Her étaient en fait des inconditionnelles de «Alice de The L Word». Est-ce que le public lesbien est encore majoritaire dans vos concerts? Est-ce que vous avez observé un changement?
Camila Grey: On a encore pas mal de femmes parmi nos fans! Il est clair qu’on a vu notre public s’élargir en cinq ans, mais il reste toujours très féminin. Après, je ne pourrais pas vous dire quelle est l’orientation sexuelle de chacune. Mais j’aime penser qu’à ce stade, elles sont là pour la musique! Espérons-le!

Leisha, est-ce que tu n’en as pas marre qu’on continue à te parler de The L Word? Et de celles qui, encore aujourd’hui, t’appellent «Alice»?
Leisha Hailey: Ça a représenté une énorme partie de ma vie, et ça a eu un fort impact sur beaucoup de gens, donc je comprends parfaitement que l’on puisse encore vouloir me parler de ça. Ceci dit, quand je suis sur scène je ne suis pas un personnage, je suis Leisha! Quand certaines filles crient le nom de mon ancien personnage pendant tout un concert, ça m’irrite légèrement parce que je ne peux qu’admettre qu’elles ne sont pas là pour la musique...

Vous êtes un des couples lesbiens les plus populaires du moment. Est-ce que le fait d’être considéré comme des modèles vous fait ressentir une certaine pression?
C.G.: C’est étrange de ressentir que vous êtes les modèles de quelqu’un! Mais nous sommes honorées de savoir que certaines personnes nous admirent. Je pense que la seule chose à faire, justement pour ne pas trop nous mettre la pression, c’est de vivre nos vies honnêtement et ouvertement.

Regardez leur dernier clip, celui de Human Nature:



Est-ce que c’était votre toute première tournée européenne? Aucune date n’était programmée en France, vous aimeriez venir jouer ici?
C.G.: Avant ça on avait déjà joué au Royaume-Uni, mais on n’avait jamais eu la possibilité de tourner en Europe parce que notre budget était trop restreint. Et ça fait tellement longtemps qu’on veut venir jouer en France! Jusqu’ici on n’a pas réussi à trouver un programmateur sur place avec qui caler un concert. Croyez-nous, ce n’est pas faute d’avoir essayé, on souhaite vraiment jouer pour nos fans français!

Quelle était l’atmosphère générale quand vous avez créé votre dernier album, Nocturnes, sorti en octobre?
C.G.: On a écrit les chansons tout au long de l’année 2010, juste après avoir quitté notre label. L’ambiance était plutôt agitée et favorisait l'introspection. Pour la première fois, on a pu prendre notre temps, sans que personne ne nous presse, sans aucune pression de la part d’un label. On s’est senti très créatives et en même temps très flippées!

Dans le film lesbien The kids are all right, on peut entendre votre chanson Same High, extraite de ce dernier album. Comment vous êtes-vous retrouvées sur ce projet?
C.G.: Sur cet album on a travaillé avec Wendy Melvoin. C’est Lisa Cholodenko, la réalisatrice du film (en couple avec Wendy Melvoin, ndlr), qui un jour est venue nous voir en nous demandant d’écrire une chanson spécialement pour The kids are all right!

(Re)découvrez le clip de Another Case:



N’avez-vous pas l’impression de glisser progressivement de l’électro-pop au rock?
C.G.: Nocturnes est sans aucun doute plus rock oui! Mais on y retrouve malgré tout une électro sensibilité, avec plein de synthé tout au long de l’album. On aime expérimenter, tester différents sons. Parce que faire toujours la même chose, c’est assez ennuyeux.

Comment vois-tu ton futur, Leisha? Est-ce que tu aimerais continuer à être actrice en parallèle de ta carrière musicale?
L.H.: Oui, j’aimerais poursuivre les deux.

Est-ce que tu as des nouvelles du projet «The L word, le film»?
L.H.: Non, et je n’ai d’ailleurs jamais entendu parler de ce projet comme quelque chose de sûr.

Est-ce que tu as d’autres projets de films ou de séries?
L.H.: Non, mais en ce qui concerne les Uh Huh Her, on va sortir un EP acoustique très bientôt, en mai. Et on a aussi bon espoir que notre troisième album, plus électro cette fois, soit disponible en septembre ou octobre prochain.

Nocturnes, des Uh Huh Her (Plaid Records, 2011)
Le groupe sera en concert le 8 juin au Go.Go Festival, à Londres.

Photo: DR.

Par Mélanie Vives jeudi 26 avril 2012

Source : http://www.tetu.com