Zabou Breitman: «Je suis extrêmement fière d'être la marraine de la Marche»
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Zabou Breitman: «Je suis extrêmement fière d'être la marraine de la Marche»
INTERVIEW. Zabou Breitman est la marraine de la gay pride parisienne qui a lieu cet après-midi. Un honneur pour la comédienne et réalisatrice, citoyenne engagée, très attachée aux valeurs d’égalité.
La marche des fiertés LGBT de Paris s'élancera dès 14h aujourd'hui depuis la place du Montparnasse. Zabou Breitman et Charles Berling, la marraine et le parrain de l'événement - qui reprennent le flambeau d'Arielle Dombasle - en donneront le coup d'envoi.
TÊTU.com: Tout à l’heure, vous serez la marraine de la Marche des fiertés. Pourquoi avoir accepté cette mission?
Zabou Breitman: Je n’aime pas beaucoup le terme «marraine», ça fait très catho! On va dire que je suis la «marraine républicaine», aux côtés de Charles Berling. Quand on me l’a proposé, j’ai été extrêmement fière et touchée. Les organisateurs ont pensé à moi pour représenter des valeurs et des revendications d’égalité, je trouve cela extrêmement flatteur. Je viens d’une famille qui a toujours été très attentive à toutes les discriminations, à toutes les dérives pernicieuses, même aux plus petites, aux réflexions homophobes, racistes et misogynes de café du commerce. J’ai eu la chance d’avoir un père féministe, qui m’a sensibilisée depuis toute petite aux ravages de l’intolérance et à tous ces venins. Ensuite, j’ai parlé avec des amis homosexuels de la marche et quelques uns m’ont fait hésiter.
Pourquoi?
Nous avons eu de grandes discussions et ils étaient très divisés entre eux. Certains ne comprennent pas la Marche des fiertés. Ils estiment qu’elle est stigmatisante, qu’elle est en opposition avec les revendications d’égalité et qu’elle va vers une forme de communautarisme. Ces arguments ne sont pas à jeter à la poubelle mais, à un moment, il faut imposer les demandes d’égalité dans le débat démocratique et taper du poing sur la table. La Marche est l’occasion parfaite pour le faire et cet événement pour les droits de l’homme me paraît juste et important.
Quelles sont les revendications qui vous paraissent les plus essentielles?
Le principal enjeu, c’est l’égalité. Pour le mariage, beaucoup d’hétéros n’en veulent plus, mais les homos doivent aussi avoir le droit de refuser de se marier (rires). Le droit à l’adoption et la reconnaissance des deux parents sont fondamentaux. Avoir un enfant n’est pas une affaire de cellules qui se rencontrent, cela va bien au-delà. C’est horrible et extrêmement violent pour un parent de ne pas être reconnu. Si un gosse est aimé, je ne vois pas où est le problème, je ne comprends pas les arguments de ceux qui s’opposent à l’homoparentalité. Il faut également à tout prix améliorer la situation des trans, qui sont confrontés à des injustices terribles, et améliorer la prévention et la prise en charge du VIH. La Marche devra surtout rappeler au gouvernement les promesses qu’il a faites. J’espère que l’année prochaine, tout sera voté, et que la marche sera la fête de l’amour!
Quel est votre programme aujourd’hui et qu’attendez-vous de la journée?
Pour ouvrir la marche, nous lirons, avec Charles Berling, un très joli texte qui reprend toutes les revendications de la journée. Le soir, nous serons à la Bastille. J’ai souvent assisté à la gay pride, notamment à Londres où j’habitais dans les années 80. C’était toujours une journée très festive, où venaient aussi de nombreuses familles. Cela me semble important de montrer que l’on est tous là pour soutenir le mouvement. Et j’ai un espoir demain: que les journalistes, surtout ceux de la télé, fassent leur travail intelligemment! Chaque année ils ne montrent que les plumes et le spectaculaire, sans jamais relayer les choses graves et importantes qui se disent lors du défilé.
Hier, vous avez fait votre coming out radiophonique et reconnu que vous étiez bien la voix qui se cachait derrière le médecin de l’émission satirique de France Inter, A votre écoute coûte que coûte. En janvier, un sketch avait pu être perçu comme homophobe. Quel regard portez-vous sur cette polémique?
Nous étions effondrés, ça avait été très rude. On avait aussi été critiqué par le CRIF après un autre sketch. Mon grand-père avait dû se retourner dans sa tombe… Mais je pense qu’à force d’être nivelés par le bas, certains ne perçoivent plus le second degré. On voit tellement d’émissions scandaleuses, où les gens se répandent et sont traînés dans la boue, que les auditeurs n’ont plus toujours le recul.
Comme marraine de la Marche, vous succédez à Arielle Dombasle ou Liza Minelli. Vous vous sentez dans la lignée ?
C’est tout moi ça (rires)! Mais je trouve ce rôle vraiment chouette et important.
Le départ de la Marche sera donné à 14h place du Montparnasse. Le cortège s'élancera ensuite boulevard de Montparnasse, avant de passer par Port Royal, le boulevard St-Michel, le boulevard St-Germain, le pont de Sully et enfin le boulevard Henri IV pour arriver place de la Bastille. Plus d'informations ici.
Retrouvez le char de TÊTU en 43e position dans le cortège!
Photo: DR.
Par Cédric Douzant samedi 30 juin 2012
Source : http://www.tetu.com
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