Une femme basketteuse en NBA, «ça frôle le ridicule»?

DANS LE VESTIAIRE DES FILLES. Et revoilà Brittney Griner! En affirmant que la meilleure joueuse universitaire américaine pourrait rejoindre la NBA, le patron des Dallas Mavericks a fait une nouvelle fois parler de lui... et de l'(in)égalité hommes-femmes dans le sport. Céline Dumerc a réagi.



Merci! Non, vraiment. Un grand merci, même, amis du sport et des médias de régulièrement nous aider à nous pencher sur cette grande question de l'égalité hommes-femmes, de l'identité voire parfois, du grand mélange des genres. A tous niveaux. Car en mentionnant comme cela, au détour d'un paragraphe du GRRRLZ BUZZ de la semaine dernière, qu'un propriétaire de franchise NBA avait laissé entendre que la basketteuse américaine Brittney Griner (photo ci-dessus) pourrait être draftée, on ne pensait pas que l'histoire prendrait une telle ampleur. Pourtant, on aurait dû le sentir que certains en profiteraient pour crier à «la polémique», le nouveau mot à la mode dans le carpaccio journalistique. On discute? C'est «polémique». On lance une idée? C'est «polémique». On n'a pas le même avis que tout le monde? «Polémique» encore. Mais on s'égare.

L'histoire: Brittney Griner, 2,03m, est LA basketteuse en vue depuis deux saisons universitaires. Elle est considérée par la majorité des observateurs comme la meilleure et la plus douée de tous les temps et sa capacité à dunker à l'envi - geste extrêmement rare chez les femmes - n'a pas fini d'impressionner. Depuis deux saisons, et tout particulièrement depuis qu'elle a emmené son équipe de Baylor au titre NCAA la saison dernière, son apparence, sa voix et sa taille lui ont également valu des flots de haine sur les réseaux sociaux, où les «on dirait un homme qui joue avec les femmes» ont fait florès. Les faits récents, maintenant: Mark Cuban, le patron des Dallas Mavericks, a entrouvert la porte de la ligue masculine à Brittney Griner. «J'y ai réfléchi, a déclaré le médiatique boss texan. Et si elle est le meilleur choix disponible à la draft, je la prendrai. Mais elle devra gagner sa place.» Si l'intéressée a répondu sur Twitter «On commence quand?», l'idée n'est en revanche pas du goût de tout le monde.



Un ex de Navratilova pour, Céline Dumerc «partagée»
Ainsi, l'ancienne basketteuse (et ex de Martina Navratilova) Nancy Lieberman est un peu esseulée quand elle lance: «Si Brittney me demande conseil, je lui dirai: si c'est possible, fonce!» Car, c'est un fait, à un moment où l'autre se poserait forcément la question de la puissance. Au point que Geno Auriemma, le coach de la sélection féminine américaine, quintuple championne olympique, affirme: «Jamais de mon vivant on ne verra une femme capable d'être compétitive chez les hommes, dans une discipline où le physique est si déterminant.» «Le basket masculin et féminin sont deux sports très différents, a complété Céline Dumerc (photo ci-dessus) dans L'Equipe. On ne fait pas les mêmes choses. On peut avoir la même qualité technique, la dextérité, et autant de contrôle, mais ce sera forcément moins fort, moins vite, moins haut, et donc la réalisation sera différente».

Au-delà de cette question maintes et maintes fois ressassée de «qui est-ce qui court le plus vite, l'homme ou la femme?», à laquelle tout le monde a, globalement, la réponse, le coach américain lui, avance carrément que les femmes «ne devraient même pas en avoir envie (de jouer avec les hommes, ndlr). L'idée est dégradante, autant pour les femmes que pour les hommes.» Ou, autrement résumé par notre Dumerc nationale: «Je me demande si tout ça sert ou non la cause du basket féminin. Je suis partagée.» Des propos qui viennent tempérer la première réaction de la capitaine de l'équipe de France qui avait commencé par analyser: «Je ne vois absolument aucun intérêt à ce genre de controverse. Ça frôle le ridicule». À bon entendeur...

Photos: DR.

Par Myrtille Rambion vendredi 12 avril 2013

Source : http://www.tetu.com