Débat sur le mariage: droite et gauche se renvoient la responsabilité des dérives
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Débat sur le mariage: droite et gauche se renvoient la responsabilité des dérives
Députés socialistes menacés de mort, violences dans plusieurs bars gays alors que le débat à l'Assemblée se termine ce soir: qui est responsable de ces violences physiques et verbales?
François Hollande et le gouvernement d'un côté, l'opposition de l'autre, se sont renvoyé jeudi la responsabilité de la multiplication d'actes homophobes et violents, alors qu'une manifestation aux abords de l'Assemblée a été marquée par des incidents mercredi soir, et qu'un bar gay de Lille a été la cible d'une agression, menant là aussi à des interpellations, le président de la République a dénoncé ces violences, jeudi matin en marge d'un déplacement à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle sur la sécurité.
À Toulouse aujourd'hui, des Hommen, militants torse nu contre le mariage pour tous, brûlent des pancartes écrivant le mot “dictature”.
Dernier exemple en date du côté des élus, les deux députés socialistes de Vendée, Sylviane Bulteau et Hugues Fourage, ont fait l'objet de menaces, dont des menaces de mort dans une lettre très explicite pour Mme Bulteau. A Nantes, jeudi soir, la confrontation a été tendue entre défenseurs et adversaires du mariage gay. Les adversaires du mariage gay ont défilé sous protection policière. Deux manifestants en faveur du mariage pour tous ont été interpellés. A Paris, une dizaine de personnes ont été interpellées à la fin de la manifestation contre le mariage pour tous où de légers incidents sont survenus au moment de la dispersion.
Actes «gravissimes»
Le patron du PS Harlem Désir a exhorté la droite à cesser de se comporter comme la «vitrine légale de groupes violents» en dénonçant des actes «gravissimes». La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a estimé jeudi qu'on assistait actuellement «à une dérive insupportable» autour du projet de loi sur le mariage homosexuel et que la droite commettait une faute en laissant «dire» et laissant «faire» les dérapages. «Il y a une faute de la droite et des opposants à ce texte de vouloir radicaliser leur mouvement alors que le texte de loi va être voté dans quelques jours», a dit la ministre sur i-Télé.
La chef de file des anti-mariage pour tous, «Frigide Barjot», a demandé au gouvernement de «mettre hors d'état de nuire les fauteurs de troubles» responsables des échauffourées. «Je demande solennellement au président de la République et au ministre de l'Intérieur de mettre en place un principe de précaution en enfermant tous les éléments perturbateurs des groupuscules nationaux et identitaires», a-t-elle ajouté. Pour sa part, l'archevêque de Paris André Vingt-trois, ardent opposant au projet de loi sur le mariage homosexuel, a lancé un appel à la non-violence jeudi soir.
Fin du débat cette nuit
La multiplication des incidents fait craindre des débordements lors de la prochaine manifestation organisée dimanche à Paris par le principal collectif d'opposants «La Manif pour tous». Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a d'ailleurs réuni services de police et de gendarmerie au ministère jeudi pour renforcer les dispositifs de sécurisation des manifestations et a appelé «à la responsabilité de tous».
Quant au débat parlementaire, entamé mercredi et prévu pour durer jusqu'à samedi, il pourrait bien se terminer dans la nuit de jeudi à vendredi. À 22h, l'UMP ne disposait plus que de 3 heures. L'UDI n'a pas utilisé tout son temps de parole et les socialistes restaient quasi mutiques.
Copé: «Hollande est responsable des crispations»
A droite, le président de l'UMP Jean-François Copé a condamné des actes d'homophobie «abjects» en se référant notamment à l'agression de Lille. Mais il a également rejeté tout «amalgame» et «toutes tentatives d'instrumentalisation» de ces actes pour «délégitimer» le mouvement des anti-mariage gay, avant de mettre directement en cause le chef de l'Etat. «François Hollande, dans son refus d'écouter les inquiétudes des Français, porte une part de responsabilité dans les crispations et divisions profondes que ce projet fait éclore dans notre société», a-t-il dénoncé. Le député de Seine-et-Marne a fait une très brève incursion dans l'hémicycle aujourd'hui.
Chez les centristes, le député et délégué général de l'UDI Yves Jégo a appelé «les opposants au texte» à ne «plus cautionner des groupuscules qui se sentent libérés par l'approbation, directe ou indirecte, apportée par des élus à la pression de la rue ou même à des intimidations répétées contre des personnalités».
Mis à jour à 23h50. Par Pierre Rochiccioli, Déborah Claude (AFP).
Par Rédaction (avec agence) jeudi 18 avril 2013
Source : http://www.tetu.com
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