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Truvada: Pour Act Up-Paris, «Faire des plans sur la comète, c'est dangereux!»

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Truvada: Pour Act Up-Paris, «Faire des plans sur la comète, c'est dangereux!» Empty Truvada: Pour Act Up-Paris, «Faire des plans sur la comète, c'est dangereux!»

Message par SweetAngel Sam 19 Mai 2012 - 18:08

INTERVIEW. Une semaine après la recommandation par des experts américains de mise sur le marché du Truvada comme traitement préventif contre le VIH, Arthur Vuattoux, vice-président Prévention d'Act Up-Paris, appelle à la prudence.

Truvada: Pour Act Up-Paris, «Faire des plans sur la comète, c'est dangereux!» Vuattoux

Vice-président Prévention d'Act Up-Paris, Arthur Vuattoux (photo) juge que les recommandations américaines sur le Truvada sont précoces et imprudentes. Les activistes organisent aussi un grand débat public et souhaitent entendre les séronégatifs sur cette question. Mise au point politique.

TÊTU: Selon vous, pourquoi des experts américains suggèrent l'utilisation par les séronégatifs d'un antirétroviral en prévention de la transmission sexuelle du VIH?
Arthur Vuattoux:
Il est normal qu'un groupe d'experts se pose la question, dans le contexte actuel de la recherche, mais il est trop tôt pour émettre des messages, comme la recommandation des experts américains. On sait que le laboratoire qui fabrique la molécule a intérêt à accélérer l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de ce produit, notamment pour bénéficier de la «prime au premier». Le premier labo à obtenir l'AMM en tire des bénéfices très importants, même si un autre médicament arrive ensuite. En voyant comment le système de santé américain fonctionne, le laboratoire Gilead a mis la pression pour accélérer le processus de mise sur le marché, en passant par les experts, ce n'est pas étonnant. Lors de l'audition à la Food and drug administration (FDA), une quarantaine de représentants de la lutte contre le sida ont dit, majoritairement, leur hostilité à cette recommandation.

Contestez-vous les avis américains et français, qui ne sont pas opposés à cette utilisation ou demandez-vous des essais supplémentaires?
Comme d'autres associations, certains de nos militants participent au Conseil national du sida (CNS) et nous sommes membres du groupe d'experts, le TRT-5. Nous sommes davantage solidaires des avis français qui, contrairement à l'avis américain, sont réservés. Nous avons besoin d'attendre les résultats d'un essai qui démarre en France, l'essai Ipergay, que nous observons avec vigilance. Nous ne préjugeons pas de ses conclusions, alors qu'il n'est qu'à sa toute première phase, celle du recrutement.

Que pensez-vous de cet essai, Ipergay ?
Act Up-Paris fait partie du comité associatif de cet essai, qui est mené par l'Agence nationale recherche sur le sida (ANRS) sur des homos séronégatifs. Cette recherche est importante en tant que telle, même si elle pose question dans la communauté. La recherche ne doit pas servir à d'autres fins: promouvoir les prophylaxies pré-exposition (PrEP), faire passer l'essai pour une simple «confirmation» de l'efficacité de ceux-ci par exemple. C'est ce à quoi nous veillons dans ce comité associatif.

N'êtes-vous pas d'accord avec l'idée qu'un gay séronégatif puisse, dans un avenir proche, disposer de plusieurs méthodes de prévention, au choix ?
Le choix est une question qui se pose aux individus. De notre point de vue, il est essentiel de militer pour que les personnes aient accès au plus grand choix de prévention. Répondre à cette question serait couper l'herbe sous le pied de recherches en cours, dont il ne faut rien préjuger. Il est dangereux de faire des plans sur la comète en l'absence d'informations scientifiques probantes. Aujourd'hui, la PrEP représente un possible avenir de la prévention, rien de plus.

Vous pensez à un usage associé, PrEP et préservatif ?
Sur l'idée de plusieurs méthodes «au choix», les recommandations penchent le plus souvent, dans l'hypothèse d'une commercialisation des PrEPs, vers un usage associé à celui du préservatif. D'ailleurs, la FDA recommande en cas d'usage de PrEP un suivi médical (dépistage, soins et suivi des effets indésirables) si contraignant et régulier, qu'on se demande à quel point il est réaliste, dans la vraie vie. Les PrEPs ne sont pas destinées à remplacer le préservatif, ne serait-ce qu'au regard des problèmes de co-infections ou d'infections sexuellement transmissibles que pose cette stratégie.

Si, en 2012, le laboratoire qui fabrique le Truvada obtient une extension d'indication en France pour distribuer ce médicament sur ordonnance, militerez-vous pour son remboursement à 100% ?
Act Up-Paris fait de la politique, pas de la politique-fiction, et nous sommes encore loin d'avoir à nous positionner sur la question du remboursement du Truvada, à moins bien sûr de vouloir à nouveau anticiper les résultats d'un essai qui vient tout juste de commencer. On ne peut pas concevoir qu'un dispositif de prévention en France soit autorisé sans être accessible à tout le monde. N'oubliez pas qu'en dehors d'une diffusion par le Syndicat national des entreprises gaies (SNEG) et les associations, les préservatifs, masculins ou féminins, le gel, les gants, les digues dentaires ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Pourtant, ces outils de prévention sont validés depuis près de trente ans, alors que le Truvada n'est pas recommandé dans un usage prophylactique !

L'Assemblée générale des PrEPS, que vous préparez, sera-t-elle votre tribune ou le lieu d'un vrai débat?
Lorsque qu'Act Up-Paris organise une assemblée générale, c'est que la communauté n'est pas unanime et qu'il faut avancer sur un débat, et créer du lien. Il est donc exclu que l'assemblée générale du jeudi 14 juin, aux Beaux Arts, soit la tribune d'Act Up-Paris. Nous espérons que les promoteurs de l'essai Ipergay comme les paroles critiques seront présentes! Enfin, ce débat doit être l'occasion d'entendre les premiers concernés: les gays séronégatifs, impliqués ou non dans cet essai. On aimerait les entendre plus souvent à ce sujet.

Par Luc Biecq samedi 19 mai 2012

Source : http://www.tetu.com
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