Toulouse: Deux adolescents accusent à tort leur prof de viol

Leur professeur de sport-études vient d'être innocenté par la justice. Ses deux élèves l'avaient accusé de viol... mais les analyses ADN ont démontré que c'était entre eux qu'ils avaient eu un rapport sexuel.



Un ancien surveillant en milieu sportif au Creps de Toulouse, une formation sportive de haut niveau, accusé de viol par deux élèves de 15 et 16 ans, vient d'être innocenté par la justice après avoir fait de la détention provisoire et traversé deux années d'épreuve.

Complètement saouls
Chargé de veiller à la discipline des élèves, le surveillant avait fait une exception, ce soir-là: pour fêter la fin de l'année scolaire, il avait offert à boire aux deux élèves. «Une connerie», reconnaît-il devant la justice. A «un moment donné, il les a trouvés complètement saouls dans une chambre et il a aidé l'un d'eux à prendre une douche et à se coucher», raconte son avocat, Me Alexandre Martin.

Mais le lendemain, les deux ados l'accusent de viol. Le père de l'un d'eux débarque révolver au poing afin d'en découdre… Le surveillant, dont la compagne attendait un enfant, est mis en examen et écroué pendant une dizaine de jours. Son contrat de surveillant n'a pas été renouvelé pour l'année suivante.

Traces ADN
Depuis, les versions des étudiants sportifs changent… jusqu'à un test ADN, réalisé au printemps 2010. Des traces de spermes ont été relevées sur les draps, sous-vêtements et même dans l'anus de l'un d'eux. Des traces appartenant à son camarade…

A l'époque, c'était «parole contre parole», et «il n'y avait aucune raison de mettre en doute la parole des gamins», se souvient l'avocat, qui ne s'explique pas leurs accusations sauf à penser qu'ils ne voulaient pas assumer une relation sexuelle. «La chance de mon client, c'est qu'on retrouve cet indice matériel. Sans ça…»

«Ils ont pu raconter des conneries»
Le juge d'instruction a prononcé le non-lieu, soutenu par le parquet et confirmé par la chambre de l'instruction après un appel des parties civiles. L'enseignant est donc lavé de tout soupçon, mais il envisage de porter plainte à son tour, pour dénonciation calomnieuse.

Quant à l'avocat de l'un des jeunes gens, Me Bernard Debaisieux, il a déconseillé aux parents de se pourvoir en cassation et ne croit plus lui-même son client. «Ils avaient à peine 16 ans lorsqu'ils ont descendu cette vodka, il est possible qu'ils aient raconté des conneries…» a-t-il déclaré à Libération.

Par Rédaction (avec agence) vendredi 02 septembre 2011