Au Bonheur Des Dames
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-28%
Le deal à ne pas rater :
-28% Machine à café avec broyeur à grain MELITTA Purista
229.99 € 318.99 €
Voir le deal

Orelsan: «Mes potes homos ne se sont jamais demandé si j'étais homophobe»

Aller en bas

Orelsan: «Mes potes homos ne se sont jamais demandé si j'étais homophobe» Empty Orelsan: «Mes potes homos ne se sont jamais demandé si j'étais homophobe»

Message par SweetAngel Lun 10 Oct 2011 - 15:24

INTERVIEW. Dans «Suicide Social», extrait de son dernier album, le jeune rappeur s'en prend encore aux gays et aux lesbiennes. Orelsan a-t-il décidément un problème avec les homos? TÊTU a tenté d'en savoir plus.

Orelsan: «Mes potes homos ne se sont jamais demandé si j'étais homophobe» Orelsan-3

Depuis Sale Pute, Saint-Valentin et Changement, Orelsan fait partie des artistes que l'on peut qualifier de «sujet à polémique». Avec la sortie de son deuxième album, Le Chant des Sirènes, le 26 septembre dernier, la tendance ne s'inverse pas. Le rappeur normand de 29 ans y martèle ainsi, dans le morceau Suicide Social:

«Adieu lesbiennes refoulées, surexcitées / Qui cherchent dans leur féminité, une raison d'exister / Adieu ceux qui vivent à travers leur sexualité / Danser sur des chariots, c'est ça votre fierté ? / Les Bisounours et leur pouvoir de l'arc-en-ciel / Qui voudraient me faire croire qu'être hétéro c'est à l'ancienne / Tellement, tellement susceptibles / Pour prouver que t'es pas homophobe, faudra bientôt que tu suces des types».

Expliquer sa démarche artistique auprès de TÊTU, Orelsan l'a accepté bien volontiers. Même s'il avoue ne connaître du magazine «que les affiches sur les kiosques», il n'a «pas hésité». Parler à un média LGBT ne «pose aucun problème. Après, c'est juste que je n'ai pas envie de me justifier sur les trucs, c'est toujours un peu ch... ». Et pourtant...

TÊTU: «Dans votre album, certains passages interpellent à nouveau. Vous vous doutez desquels on veut parler?
Orelsan:
(sourire) Ouais, carrément. Je sais exactement ce que j'ai écrit.

Vous êtes conscient que des gens puissent les prendre au premier degré?
Bien sûr. Mais bon, je ne pense pas que les gens soient si cons que ça et qu'ils prennent tout au premier degré. Suicide Social, c'est l'histoire d'un homme qui se suicide et qui voit un peu la société d'une façon communautaire, donc en gros, il va voir un peu le négatif de chaque couche de la société. Pourquoi? Parce qu'il a la haine, parce qu'il se déteste lui-même. Je me suis inspiré d'une scène d'un film de Spike Lee, La 25e heure, où on retrouve un peu le même genre de trucs. J'ai remarqué qu'il y a beaucoup de groupes de personnes en France qui ne discutent pas du tout entre eux et où tout le monde a des clichés sur tout le monde. Je trouvais ça stupide. Pour moi, c'est une façon d'en discuter.

Orelsan: «Mes potes homos ne se sont jamais demandé si j'étais homophobe» Orelsan-4

D'en discuter?
Je pense qu'il y a deux choses. Il y a les gens qui peuvent ne pas comprendre les paroles, mais pour moi, si tu as plus de 18 ans et que tu es mauvais, que tu interprètes quelque chose par rapport à un film ou une chanson, c'est que tu es con. Je veux dire, à un moment, on a son libre-arbitre. Après, il y a les enfants et là c'est une autre affaire. Là, c'est le rôle des parents, c'est le rôle de l'Etat, c'est le rôle de l'école. Justement, je trouve que c'est une bonne occasion de discuter avec ses gosses et de dire "ah, t'écoutes ce chanteur Orelsan, qu'est-ce que tu penses de la chanson?" Parce que cela parle de choses qu'ils connaissent. Je vois ça comme un message de la sécurité routière avec un accident dedans.

Quand votre personnage parle des «lesbiennes refoulées, surexcitées... », que veut-il dire?
On me l'a ressorti l'autre jour, on m'a dit: "oui, homophobie..."! Ça parle des féministes en fait. Des groupes de féministes qui en gros seraient devenues féministes parce qu'elles n'avaient pas d'autres passion dans la vie, qu'elles ne savaient pas quoi faire, que c'est devenu leur but et qu'elles oublient un peu ce qui se passe autour.

Donc on peut se dire: c'est contre les lesbiennes, contre les féministes et puis féministes=lesbiennes...
Ouais, ouais, ouais, je vois... Bon, déjà, ce sont des gros clichés. C'est faux. C'est un type au bord du suicide qui dit ça! C'est de la réflexion de bistrot. C'est fait exprès, la chanson est trop grosse pour qu'on la prenne au premier degré. Dans l'interprétation, ça monte, tu sens que le type n'a plus toute sa tête. À la base, j'avais rajouté huit mesures où je disais «et toutes ces personnes dans lesquelles je retrouve une partie de moi-même/qui font que je me déteste moi-même». Parce qu'en fait, la plupart des choses dont je parle, je les connais super bien. Les profs dépressifs: je suis fils de profs. Les jeunes moyens: je suis un jeune moyen. Les jeunes de banlieue: j'ai plein de potes de banlieue. L'entreprise: j'ai bossé en entreprise.

Et les homos?
Ben j'ai des potes homos (sourire) donc forcément... comme tout le monde! Mais en plus, je suis quand même assez contre tous les trucs de communauté.

Quand on créé un personnage dans le rap, est-ce qu'il doit forcément être un peu misogyne, un peu homophobe, voire complètement?
Le perso dans Suicide Social, il est plutôt misanthrope. Dans la musique, les émotions un peu négatives, ça passe forcément mieux. Après, j'ai d'autres chansons qui parlent plus de sentiments basiques, d'amour.

Orelsan: «Mes potes homos ne se sont jamais demandé si j'étais homophobe» Orelsan-2

N'est-ce pas un peu trop facile de brandir un personnage?
Je suis un artiste. De toute façon, ce n'est pas moi. Il y a des œuvres qui sont créées dans des contextes précis. Moi j'estime être quelqu'un d'assez gentil, d'assez normal. Mais je ne pourrais pas faire que des chansons où la vie est belle, où tout est rose. Il ne faut pas forcément être sur la défensive, on peut aussi le prendre comme un constat.

Mais comprenez-vous qu'un gay qui s'est fait tabasser ou une lesbienne caillasser, cela ne les fasse pas forcément rire ?
Là, je suis d'accord! C'est comme si un de mes proches mourrait du cancer et que demain quelqu'un fait une blague sur le cancer: ça ne va pas me faire rire. Mais le problème, c'est le cancer, ce n'est pas la blague. C'est complètement fou qu'en 2011 il y ait encore des gens qui se fassent tabasser pour des choses comme ça. Le problème, c'est qu'il y ait des gens qui tabassent d'autres gens. Il faut être complètement fou. Alors quand en plus c'est pour une raison comme ça... C'est ce dont je parle dans ma musique.

Orelsan: «Mes potes homos ne se sont jamais demandé si j'étais homophobe» Orelsan-1

Vous avez eu des réactions d'homos, hommes et femmes?
Oui, j'ai aussi rencontré des associations et en général, ça s'est bien passé, même s'il y a des gens avec qui c'est toujours un peu difficile de discuter parce qu'ils restent sur leurs idées. Après, dans la vie de tous les jours, j'ai des gens qui m'écrivent des lettres: "ouais, je suis homo, mais j'aime bien ce que tu fais". Je ne vois pas pourquoi ils disent «mais», d'ailleurs. Et oui, j'ai des potes homos, j'ai des copines lesbiennes, mais vu qu'ils me connaissent, ils ne se sont jamais posé la question de savoir si j'étais homophobe. C'est une question de générations. Nous les jeunes, on sait que c'est bon, on n'est pas raciste. Je peux faire une blague à un pote sur sa couleur de peau sans aucun problème, c'est bon, c'est réglé. Même en télé. On peut faire des blagues sur sa sexualité à un type qui est homo sans que ça devienne une blague homophobe.

Alors, puisque votre personnage n'est pas vous, vous, Aurélien, vous en pensez quoi des homos ?
En fait, je m'en fous. Pour moi, c'est un cliché de dire «les» homos. Ça ne veut rien dire. La sexualité de quelqu'un, ça ne me fait ni chaud ni froid. Je ne sais pas comment dire, mais... pour moi, dire «les homos», ça renvoie direct à un truc un peu années 80 cuir-moustache, c'est n'importe quoi! Pour moi, il faut voir les individus au cas par cas et la sexualité de chacun, je m'en contrefous complètement. C'est comme quand je dis que la gay pride ne me fait ni chaud ni froid. Les gens ont envie de s'amuser, qu'ils s'amusent. S'il y en a qui trouvent que ça fait trop de bruit ou que ça représente mal leur communauté, qu'ils le disent, mais moi, je me sens complètement extérieur à ça. En fait, je ne peux pas avoir de point de vue sur ça parce que pour moi, c'est... rien. Pour moi, la sexualité de quelqu'un ne détermine pas qui il est. Loin de là.

Regardez le clip de Suicide social:



Par Myrtille Rambion lundi 10 octobre 2011
SweetAngel
SweetAngel
Admin
Admin

Messages : 20782
Date d'inscription : 03/08/2010
Age : 44
Localisation : Seine-et-Marne

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum