«En Israël, la guerre a permis aux politiques de reléguer la cause LGBT au second plan»
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«En Israël, la guerre a permis aux politiques de reléguer la cause LGBT au second plan»
REPORTAGE. Trois associations religieuses LGBT françaises se sont rendu au Proche-Orient pour promouvoir le rassemblement, la rencontre et l'entraide entre les religions. Mais sur le terrain, les clivages sont très forts.
Djamila (à droite) et l'interprète échangent avec les responsables associatifs français (à gauche).
Lire le premier volet de ce reportage: Israël-Palestine: trois associations LGBT françaises sur le chemin de la paix
Ils avaient un objectif: prouver que la communauté LGBT peut être l’avant-garde de la paix au Proche-Orient. Si l’intention est honorable, le travail sur le terrain, lui, reste immense. Au lendemain d’une rencontre officielle avec la presse organisée par l’ambassade de France (lire notre reportage), le groupe composé de trois associations LGBT françaises (juive, musulmane et chrétienne) se rend dans un local discret de Tel Aviv. Le lieu n’est pas choisi au hasard. C’est ici qu’un soir de juillet 2009 un homme cagoulé a fait irruption et a tiré sur les jeunes présents, tuant deux d’entre eux (lire notre article). Là les attend Djamila*, 32 ans, lesbienne arabe israélienne de Haïfa.
«Une forme de collaboration»
«J’étais en couple pendant deux ans avec une juive, ça a été très dur pour nous deux», explique-t-elle. «Ses parents pensaient que j’allais l’égorger pendant son sommeil et mes proches vivaient notre relation comme une forme de collaboration.»
Khaled*, 27 ans, palestinien réfugié en Israël pour éviter les persécutions de ses voisins, témoigne lui aussi de cette vie bien séparée des deux communautés en citant notamment les soirées organisées à Tel Aviv une fois par mois, secrètement, pour les Palestiniens homosexuels. Pourtant, il l’affirme, il a beaucoup d’amis israéliens.
«La cause LGBT au second plan»
«Ce sont les dirigeants qui posent problèmes, pas les individus», dit-il aux associations françaises.
Mais les faits sont là. Les images des attentats et des opérations militaires israéliennes contribuent à faire de ces hommes et femmes des citoyens israéliens et palestiniens avant tout. Pour les mêmes raisons, les préoccupations sécuritaires prennent toujours le dessus par rapport aux questions sociales.
«Il est évident que la guerre a permis aux partis politiques de reléguer la cause LGBT au second plan», déplore un dirigeant de la «Adouga», la principale force politico-sociale homosexuelle d’Israël. Les participants au voyage posent à plusieurs reprises la même question aux différents intervenants: «Avez-vous des contacts avec des associations homosexuelles arabes?». Si des liens existent en effet, ils sont pour le moins limités. D’une part en raison de l’opposition de certains membres de la «Agouda» qui craignent qu’un tel rapprochement ne complique encore plus leur acceptation au sein de la société israélienne, et d’autre part parce qu’il n’existe que très peu de structures homosexuelles palestiniennes et qu’elles sont en général clandestines.
Un constat peut-être difficile à accepter pour les trois associations LGBT françaises, mais celles-ci ne perdent pas pour autant leur motivation. Elles réfléchissent déjà à de possibles coopérations avec la Agouda et espèrent qu’ils trouveront une association palestinienne qui osera prendre le risque de travailler avec eux.
Photo: Kristell Bernaud.
Par Julien Bahloul mardi 15 novembre 2011
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