Le Festival de Danse de Cannes... très gay friendly
Le Festival de Danse de Cannes... très gay friendly
Les chorégraphes de «Rocco» et de «Evelyne House of Shame» présentent leur spectacle, alors que s'ouvre ce mardi l'autre grand festival de la Croisette.Connu surtout pour son festival du film, le Palais des Festivals à Cannes accueille tous les deux ans un prestigieux festival de danse. La première programmation du nouveau directeur artistique, Frédéric Flamand, se révèle très gay friendly. Dans Come, been, and gone, l'Anglais Michael Clark convoque le rock androgyne sur des tubes de Bowie et du Velvet Underground, le duo Montalvio-Hervieu revisite le mythe d'Orphée et l'Israélien Hofesh Shechter livre une danse animale et agressive dans Uprising/The Art of Not looking back. La veille du démarrage de cette nouvelle édition, nous avons confronté le duo de chorégraphes italo-néerlandais Emio Greco et Pieter C. Scholten au Français Christophe Haleb. Pour TÊTU, ils évoquent -ou pas- la queer attitude.
Emio Greco et Pieter C. Sholten pour Rocco (photo ci-dessus)
TÊTU: «Rocco», une pièce masculine?
C'est moins la masculinité que la fraternité qui nous intéresse. Les quatre danseurs qui représentent Caïn et Abel, Romulus et Remus, Laurel et Hardy défient les frontières mentales et physiques de l'autre.
«Rocco», un spectacle queer?
Pas du tout. Il est question de transformation mais de la boxe en danse. La notion de vainqueur est totalement différente dans ces deux disciplines. Dans la boxe, le vainqueur est celui qui domine l'autre autant physiquement que mentalement. Alors qu'en danse, le spectateur peut vous voir totalement épuisé et en quelque sorte, assister à votre défaite. Qu'importe. D'un point de vue scénique, vous triomphez. Vous êtes beau dans la défaite et vous surpassez votre adversaire gagnant.
Un chorégraphe gay fait-il nécessairement des pièces gays?
Nous ne nous considérons pas comme des chorégraphes gays!
Christophe Haleb pour Evelyne House of Shame (photo ci-dessus)
TÊTU: Qui est cette Evelyne?
C'est la Cocodette qui sommeille en chacun de nous. Un état d'esprit disposé au frivole et au grave, une forme baroque. Dans le salon de réception d'Evelyne on frise et on se défrise, on danse le quadrille en triangle et le charivari en crinoline, on tient la pause, on se défait des postures nationales dans un corps à corps d'étrangers...
«Evelyne House of Shame», un spectacle queer?
L'homosexualité et le spiritualisme sont des inventions du 19e siècle. A l'époque les congrès spiritualistes étaient peuplés de queers partisans de la tolérance et de l'abolition de la peine de mort et de l'esclavage. Dans cette performance, il y a une dimension rituelle et participative. C'est un projet in situ, une création unique en rapport avec le lieu et le contexte. Ici, on démarre au Salon des ambassadeurs on passe par le G20 et rend visite aux coiffeuses de Cannes.
Un chorégraphe gay fait-il nécessairement des pièces gays?
Je ne sais pas si c'est une nécessité mais j'aime la fraternité, le sexe, la déviance et la magie. Je prends mon pied en fabriquant des chorégraphies pour tenter d'expérimenter la liberté.
Du 22 au 27 novembre. Plus d'informations sur le site du festival
Par Oscar Héliani mardi 22 novembre 2011
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