Etude: Les électeurs homos sont «ancrés à gauche»
Etude: Les électeurs homos sont «ancrés à gauche»
La première étude scientifique de grande ampleur sur le comportement des homosexuels en politique révèle des tendances à gauche très marquées dans cette population.
Pour qui votent les bi, gays et lesbiennes? Une première étude révélée en exclusivité par TÊTU en juin dernier révélait pour la première fois les tendances de cet électorat (lire Mais pour qui votent les homos). Cette fois, le même analyste, François Kraus, de l'Ifop, a développé son étude sur un échantillon plus large encore: près de 10.000 personnes*, pour une note en ligne pour le centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof). En les interrogeant à la fois sur leur orientation sexuelle et sur leur positionnement politique, il a réalisé la plus large étude jamais publiée en France sur cet électorat – les autres étude d'envergure sur les homosexuels ne s'attachant qu'aux thématiques de santé.
Les gays ne sont pas «passés à droite»
Le résultat confirme et précise à la fois la première étude et notre consultation en ligne sur les intentions de vote pour l'élection présidentielle. «Les indicateurs politiques attestent tous du profond ancrage à gauche des électeurs bi et homosexuels», constate l'étude. Un penchant très marqué qui se caractérise par une proximité avec un parti de gauche pour 50% de cet électorat, et même 56% chez les homos (contre 37% chez les hétérosexuels). Même si les intentions de vote effectives donnent des chiffres légèrement différents (voir tableau ci-dessous).
Tout aussi marqué est le déficit de sympathie pour la droite parlementaire: 15% s'en estiment proches, contre 21% chez les hétérosexuels. En revanche, l'attrait pour l'extrême-droite est aussi fort que dans le reste de la population: 10% des homos et bis s'en estiment proche, contre 9% chez le reste de la population. Des résultats qui contredisent donc le livre à paraître de Didier Lestrade, intitulé Pourquoi les gays sont passés à droite: «Cela est faux car on constate un net rejet de la droite parlementaire, et en termes de tendances, il n'y a pas autant d'augmentation pour le Front national cette année que chez la population générale, par rapport à l'élection présidentielle précédente», explique François Kraus.
3,2 millions d'homos et bis
Sur le poids de cet électorat, c'est-à-dire le pourcentage d'homosexuels en France, il résulte de cette étude que 6,5% de la population française se dit homo ou bisexuelle: 3% d'homosexuels, 3,5% de bisexuels. Ainsi, à l'échelle de la population française en âge de voter, 3,2 millions de personnes affirment une part d'homosexualité. Un groupe majoritairement masculin (68% d'hommes) et légèrement plus jeune que la moyenne française (66% de personnes nées après 1960, contre 53% dans le reste de la population, une différence qui peut s'expliquer par la non-acceptation de l'homosexualité lors de la jeunesse des seniors d'aujourd'hui).
En termes d'engagement politique enfin, cette enquête affirme que les électeurs bi et homosexuels sont «moins abstentionnistes, moins hésitants et plus constants dans leurs choix que le reste des Français». 88% des homosexuels ont une capacité à se positionner politiquement, contre 75% pour les hétérosexuels.
* Étude réalisée en octobre 2011 par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon national représentatif de 9 515 personnes âgées de 18 ans et plus.
Mis à jour à 13h40 avec chiffres de vote en 2007.
Par Paul Parant jeudi 19 janvier 2012
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