Présidentielle: Comment SOS homophobie s'est invitée dans le débat

Pour les présidentielles 2012, SOS homophobie a voulu frapper fort. Actions médiatiques, interpellation des candidats et des pouvoirs publics. Retour sur ces opérations, commentées par Bartholomé Girard, ex-président de l'association.

On ne s'attendait pas forcément à ce que cette association soit si présente sur le terrain politique pour ces présidentielles 2012. Et pourtant, avec une série d'actions publiques et l'interpellation de tous les candidats sur les sujets qui touchent la communauté LGBT à travers 12 questions, SOS homophobie a décidé de taper du poing sur la table.

Engagement politique
Bartholomé Girard (photo ci-contre), président de l'association jusqu'en février dernier, a participé activement à cette campagne de sensibilisation: «Avec tout le travail fait sur le terrain depuis 17 ans, je me suis dit qu'il était dommage que la légitimité acquise par l'association ne soit pas utilisée pour porter un message au niveau politique.»

De multiples actions publiques ont ainsi été menées depuis février en parallèle de l'évaluation des programmes de chaque candidat. «Notre but était d'éclairer, de mettre en avant tous ces sujets avec des actions que l'on voulait fortes et visibles, tout en mettant les candidats sur un pied d'égalité.»

Appel aux candidats et actions médiatisées
Tout comme Greenpeace avait noté les programmes écologiques en 2007, SOS Homophobie a exigé des réponses claires des prétendants à l'Elysée sur les réalités LGBT. «C'est une logique d'évaluation des candidats de la façon la plus objective possible, en leur proposant des questions simples, qui n'engagent que des coûts marginaux et relèvent plus du positionnement idéologique», explique Bartholomé Girard.

L'association a également voulu médiatiser une série d'actions publiques en lien avec les questions adressées au candidat. Des mariages symboliques à Paris pour l'ouverture du mariage (vidéo ci-dessous), des spots vidéos pour dénoncer l'invisibilité des lesbiennes dans les campagnes de prévention, pour défendre le statut de réfugiés victimes d'homophobie ou de transphobie, ou encore une intervention en école primaire pour sensibiliser dès le plus jeune âge à la diversité des relations amoureuses.

Refus du communautarisme
Sur la question de l'aspect «communautaire» de ces engagements, parfois dénoncé par certains candidats, Bartholomé Girard veut répondre clairement: «Nous laissons libre à chacun de placer ces questions dans son propre système de valeurs, d'en faire une priorité ou non. Ce n'est pas un combat communautaire mais un enjeu important qui touche au principe d'égalité», avance-t-il en affirmant que de toute façon, «sans les hétéros, les droits LGBT n'avanceront pas».

Quelques actions, commentées par Bartholomé Girard:

SOS Homoparentalité



«La question de l'homoparentalité, c'est un peu le nerf de la guerre parce que c'est la question la plus controversée, la plus clivante. Avec ces six images qui imaginent les candidats en situation de famille homoparentale, dont cinq ont été publiées dans Le Monde le week-end dernier, l'audience a été très forte. On voulait obliger chacun à réfléchir à nouveau, ce qui a fonctionné puisque Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa position sur France Inter quelques jours après.»

L'homophobie sur internet



«Les injures sur internet sont le premier motif d'interpellation depuis 3 ans. Lorsque vous lisez les commentaires d'articles de presse en ligne, vous vous rendez compte de la violence terrible qui peut sévir sur la toile. Nous voulions donc attirer l'attention des politiques qui ont vraiment un temps de retard sur les nouvelles technologies: internet ne peut pas être une zone de non-droit.»

Et bien d'autres encore...

Transphobie, ouverture du don du sang, interpellation de l'Aide Sociale à l'Enfance pour la formation de ses agents, autant de sujets de revendications qui ont été traités par l'association et soumis aux candidats à l'Elysée. Retrouvez ici l'intégralité des actions de SOS Homophobie pour la campagne présidentielle.

En bonus, l'opération «bague au doigt» dans les rues de Paris:



Par Raphaël Moreaux samedi 21 avril 2012

Source : http://www.tetu.com