Alors que la marche des fiertés LGBT a lieu ce samedi à Sofia et que l'Eglise orthodoxe a déjà prévu une contre-marche, deux ONG viennent d'urger la Bulgarie à condamner les crimes qui visent les LGBT.
Avant la tenue, samedi à Sofia, d'une gay pride condamnée par l'Eglise orthodoxe, Amnesty a aujourd’hui appelé la Bulgarie à condamner les crimes commis au cours des dernières années contre les gays, lesbiennes et trans dans le pays.
«Des dizaines de LGBT ont été battus et violés» en Bulgarie, explique Emily Gray, spécialiste de questions liées à l'orientation et à l'identité sexuelle au sein de l’ONG Amnesty International dans un communiqué. Elle précise que «dans un cas, un jeune homme a été assassiné», faisant allusion au tragique destin de Mihaïl Stoïanov, jeune homo de 25 ans battu et tué dans un jardin public de Sofia le 30 septembre 2008. Deux jeunes hommes soupçonnés du crime ont été inculpés d'«homicide», placés en résidence surveillée, puis libérés au bout de deux ans selon Amnesty.
Pas de législation spécifique
«La plupart de ces crimes n'ont pas fait l'objet d'investigation correcte et n'ont jamais été sanctionnés», dénonce-t-elle, tout en rappelant qu'il n'existe pas, en Bulgarie, de législation spécifique pour «les crimes sur la base de l'orientation et de l'identité sexuelle».
Une autre ONG, Human Rights Watch, a appelé jeudi la ministre de la justice bulgare, Diana Kovatcheva, à «dénoncer publiquement les déclarations incitant à la haine» contre les homosexuels par le prêtre de Sliven (dans l’est du pays), Evgueni Ynakiev. Celui-ci avait appelé à «jeter des pierres et à gifler» les homosexuels et les trans au cours de la gay pride de ce samedi, qui se déroulera dans les rues de Sofia pour la cinquième année consécutive.
Une contre-manif est prévue
Le Saint Synode, corps dirigeant de l'Eglise orthodoxe bulgare, à laquelle appartient traditionnellement plus de 80% de la population, s'est «formellement opposé à la tenue d'une telle manifestation immorale», qui «risque de provoquer des tentations, une tension et des conflits».
Onze ambassadeurs, dont ceux des Etats-Unis, de France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, ont soutenu la manifestation, «une opportunité pour promouvoir les droits de l'Homme et la tolérance, célébrer la diversité et dénoncer l'homophobie». Qualifiant la déclaration des ambassadeurs d'«ingérence dans les affaires intérieures», des organisations nationalistes prévoient samedi matin une contre-manifestation.
Photo: vue aérienne de Sofia/DR.
Par Rédaction (avec agence) vendredi 29 juin 2012
Source : http://www.tetu.com