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Stéphane Slima, acteur gay et homme à femmes de «Sous le soleil», est mort

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Stéphane Slima, acteur gay et homme à femmes de «Sous le soleil», est mort Empty Stéphane Slima, acteur gay et homme à femmes de «Sous le soleil», est mort

Message par SweetAngel Mar 28 Aoû 2012 - 19:00

Surtout connu pour ses rôles dans les séries TV, le comédien a incarné pendant douze ans le docteur Alain Dulac, le macho hétéro du feuilleton de TF1, avant de faire son coming out en 2011.

Stéphane Slima est mort. Il avait 41 ans. Pendant douze ans, l’acteur a incarné le docteur Alain Dulac, le macho manipulateur, LE «mec à femmes» de la série Sous le soleil (regardez le générique ci-dessous). Le comédien est décédé ce week-end des suites d’un accident vasculaire cérébral alors qu’il était en vacances dans sa maison sur l’île de Ré.



En avril 2011, Slima avait fait coming out dans les pages du magazine Closer «pas pour [se] faire de la pub», mais «pour être entendu» selon ses termes. Il avait eu le déclic en visitant les locaux de l'association Le Refuge, qui recueille de jeunes homos en rupture familiale. Stéphane Slima refaisait ainsi parler de lui après des années de galère et de graves problèmes de santé, notamment une pneumonie qui l’avait plongé quatre jours dans le coma.

Comédie française
Outre Sous le soleil, Stéphane Slima a participé à de nombreuses séries télé: Extrême Limite, Julie Lescaut, Avocats et Associés ouencore Soeur Thérèse.com. L’acteur est également apparu dans plusieurs téléfilms de Josée Dayan, Jacques Audoir et Alain Tasma.

Ancien membre de la Comédie Française, Slima a également connu une carrière au théâtre. En 2002, il avait joué au côté de Michel Galabru dans Les affaires sont les affaires. Jacques Fabbri l'avait également engagé pour Le malade imaginaire en 1990.

Retour sur les planches
Au cinéma, Stéphane Slima a joué sous la direction de Bertand Blier en 1992 dans 1, 2, 3 Soleil et en 2005 dans Combien tu m'aimes?. En 1989, Jean-Paul Rappeneau lui avait confié l'un des rôles de son Cyrano de Bergerac.

En octobre dernier, le comédien devait effectuer son grand retour sur les planches aux côté de Nathalie Marquay-Pernaut dans une pièce intitulée Magouilles.net, finalement annulée au dernier moment. TÊTU avait rencontré l’acteur pour un long entretien zéro langue de bois. Voici l’intégralité de l’interview recueillie par Bertrand Deckers dans le numéro 171.

Stéphane Slima, acteur gay et homme à femmes de «Sous le soleil», est mort 171-slima

TÊTU: Il y a quelques mois, tu choisis de révéler ton homosexualité. Tu n’as pas l’impression d’être resté longtemps dans le placard?
Stéphane Slima:
Je ne me suis jamais senti enfermé. Je n’ai jamais caché ma sexualité. Je suis tombé amoureux, à 16 ans, d’un garçon beau comme un astre: Christophe. Il a bouleversé ma vie. Ce n’était pas que du sexe, c’était une vraie histoire d’amour. J’ai très vite su qui j’étais. Aucun déni de ma part! Mes parents, mes amis, mes collègues…Tous étaient au courant. J’ai embrassé des dizaines de garçons en boîte, dans la rue... Mais je ne ressentais pas le besoin de l’annoncer officiellement. Je voulais attendre le bon moment, l’instant où mon message, mon acte servirait vraiment à quelque chose. Mon coming out – même si je n’aime pas ce terme, il ne me correspond pas vraiment – ne m’a libéré de rien! Je l’étais déjà!

Qu'est-ce qui a motivé ta décision alors?
Une visite au Refuge (association qui offre un hébergement d’urgence aux jeunes homos et aux victimes d’homophobie). J’en suis l’un des parrains aujourd’hui. J’ai été viscéralement malade de voir ces ados jetés à la porte, chassés de chez eux, parce qu’ils ont eu le courage de revendiquer, de vivre leur homosexualité. Je me suis dit que moi aussi je pouvais peut-être apporter ma pierre à l’édifice, engager ma notoriété – si petite soit-elle - dans une cause qui m’est chère. Mon message est simple : les gays ne sont pas que des folles tordues à paillettes. Arrêtons les préjugés! Regardez, l’hétéro, l’homme à femmes, le macho, le fumier de Sous le soleil lui aussi «il en est» comme on dit! Si ça peut faire réfléchir une mère, une grand-mère, un père de famille, alors…j’aurai tout gagné!

Au fond maintenant, tu es presque militant…
Je trouve qu’on est encore trop peu d’artistes à rompre le silence. A oser! Il y a pile 40 ans, Simone de Beauvoir lançait son «manifeste des 343 salopes». Je lancerais bien, moi aussi, à mon tour, le « manifeste des 8, 9, 10 millions de pédés»! Un appel sans aménité, sans aucune agressivité. Etre gay n’est pas un choix. S’il n’y a pas forcément de quoi être fier, il n’y a surtout pas de quoi en avoir honte ! Je suis de plus en plus convaincu que la meilleure arme est la visibilité!

Pour tout monde, tu restes associé à Sous le soleil. Trois ans après l’interruption de la série, quels souvenirs gardes-tu de cette aventure?
Une expérience démente, un peu à l’américaine! A la base, j’avais signé pour un contrat de 13 épisodes. La série a duré 13 ans! Du jamais vu pour une fiction française! On tournait 6 jours sur 7. Très vite, Tonya Kinzinger, Bénédicte Delmas, Adeline Blondieau… sont devenues de vraies amies. Sous le soleil, était une seconde famille. Une «cohabitation» aussi longue crée forcément des liens très forts. Je me souviens de stress, de courses folles aussi. Je mettais un point d’honneur à continuer à jouer au théâtre, ma vraie passion. La journée j’étais à Saint-Tropez et le soir je me produisais à Paris ou en province. J’ai cru mourir mille fois.

Après l’interruption de la série, c’est un peu la descente aux enfers pour toi…
Les mauvais coups se sont enchaînés, c’est vrai. J’étais comme emporté dans un tourbillon, une spirale sans fin. Depuis quelques temps déjà, je m’étais mis à boire. Un verre ou deux et puis un troisième, une bouteille, une deuxième bouteille... Fin 2008, suite à une opération dentaire qui me faisait souffrir le martyre, qui m’isolait socialement, professionnellement aussi, j’ai chopé un pneumocoque qui a provoqué un coma. J’y suis resté 4 jours. 4 jours et 4 nuits la tête traversée d’images. Des flashs! Je m’en souviens encore parfaitement. J’avais l’impression d’être sur un tournage de Bertrand Blier. Au loin, en écho, j’entendais la voix de Tonya Kinzinger. Après le coma, s’en est suivi une pneumonie, une septicémie, une pleurésie… Je vous passe les détails! Bref, j’ai frôlé la mort. Après on voit forcément la vie autrement.

Tu es en ce moment sur les planches aux côtés de Nathalie Marquay-Pernaut dans Magouilles.net au théâtre de l’Avenue. Le pitch en deux mots…
C’est l’histoire d’un homme politique qui attend frénétiquement le coup de fil de l’Élysée. Le président doit lui confirmer un poste ministériel de premier plan. Mais…très vite la rumeur pointe le petit bout de son nez, prend une place de plus en plus importante. C’est une histoire d’actualité! A 100%!

Pour finir, avant que ta sexualité ne soit rendue publique, ton côté macho a dû te valoir quelques quiproquos.
Le nom de mon personnage déjà, Alain Dulac, est un contrepet follement drôle. Avec l’accent du sud, ça fait «à l’enculade». Qu'est-ce qu’on a pu rire avec ce jeu de mot! Je n’étais pas le seul gay à tourner Sous le soleil. Au fil des saisons, on en a accueilli pas mal croyez-moi! Je n’oute personne. Je crois bien qu’ils vous lisent. J’ai vécu une vraie histoire d’amour aussi. Avec un personnage récurrent de la série. Un rival! C’était des situations tellement cocasses… Mais je vous en ai déjà trop dit!

Par Sylvain Zimmermann mardi 28 août 2012

Source : http://www.tetu.com

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