Laurent Kerusore: «Marseille, c’est un joyeux bordel et je la défendrai toujours!»
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Laurent Kerusore: «Marseille, c’est un joyeux bordel et je la défendrai toujours!»
Rencontre avec Laurent Kerusore, le chouchou des Français qui incarne Thomas dans «Plus belle la vie». Parrain de l’Europride, il revient sur les déboires de l’événement marseillais et, entre deux autographes à la terrasse d’un café populaire, sur son mariage à l’écran, sur Marseille et l’homosexualité.
Comment as-tu vécu les problèmes qu'a rencontré l'Europride ? En tant que parrain, je me suis tout de suite rendu compte qu'il y avait des conflits et des dissensions, des problèmes d'organisation. Dès le premier jour des choses ont été annulées. Comme tout le monde, je voulais sortir, j'étais un peu perdu, j'ai consulté internet et j'ai vu des débats surgir, parfois très violents. Mais j'ai préféré me tenir à l'écart, et faire le lien entre les organisateurs et le public. Je trouve plus intéressant de créer un lien entre le grand public et la communauté gay, à travers des médias non spécialisés qui, comme Le Parisien ou même Télé 7 Jours, m'ont interrogé sur l'Europride! Je ne voudrais pas envenimer l'événement par des discours négatifs. Si j'ai bien compris, des subventions ne sont pas arrivées. Mais je suis déçu que certains artistes – comme Sheila, pour parler d'elle – aient annulé leur venue parce qu'ils n'ont pas touché leur chèque. Les mêmes artistes dont les homos remplissent les salles toute l'année. Je pensais, assez naïvement, que l'argent n'entrait pas en compte. Comme parrain, je ne me suis jamais soucié de toucher de l'argent. Je veux encore me persuader que les gens vont arriver ce week-end. C'est vrai, les Marseillais s'attendaient à voir la ville bondée. Il était sans doute trop ambitieux d'étaler l'événement sur une dizaine de jours, quand de grandes capitales comme Londres ou Madrid ont resserré les festivités sur 4 jours, et concentré les événements dans un petit nombre de lieux. C'est aussi une question bêtement économique: est-ce que les gens, même les gays, ont aujourd'hui les moyens de faire la fête pendant 10 jours ?
Comment réagis-tu aux critiques, notamment celles des Parisiens ? Je les invite à venir à Marseille. Je sais que tout le monde parle d'insécurité et d'homophobie. Mais je vis depuis neuf ans à Marseille, et la seule agression homophobe que j'ai connu, c'était de la part de flics. Quand il arrive que je sois embêté, c'est toute une terrasse qui se lève en hurlant: «On n'emmerde pas Thomas».L'homosexualité, les Marseillais, ils s'en foutent. De toute façon, comme je le dis souvent: à Marseille, pour être un enculé, il suffit d'avoir le permis!
Si les Parisiens veulent critiquer Marseille, qu'ils viennent voir sur place, c'est une ville en pleine évolution, qui bouillonne. Ce serait dommage que nous, les homos, on se sente obligé de copier les footballeurs et d'inventer des conflits entre Marseillais et Parisiens … De toute façon, je m'identifie trop à cette ville. Marseille, c'est un joyeux bordel et je la défendrai toujours!
Tu viens d'incarner le premier mariage gay à l'écran. Qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux lecteurs de «Têtu» pour cet été qui commence ? Je suis un jeune marié, je cherche encore une alliance! Les gens ici, dans la rue, au supermarché, viennent me féliciter, ils me confondent avec mon personnage et c'est tellement drôle, j'aurais voulu pouvoir inviter le public à une cérémonie de mariage! J'aurais envie que Têtu, qui reste un beau magazine, devienne plus populaire comme «Plus belle la vie». Les beaux mecs et M. Pokora, pour moi, ça ne véhicule rien. Mais Têtu reste évidemment le premier lien avec mon homosexualité, avec ce que je soupçonnais être quand j'étais adolescent: c'est le seul magazine que je garde même s'il me casse parfois les couilles (rires), parce qu'il fait partie de ma vie.
Aujourd'hui, je voudrais faire la même chose avec le personnage de Thomas: je voudrais véhiculer des idées et pas seulement une image, je veux penser aux gamins de 15 ans qui découvrent leur sexualité. Défendre ces gamins, parler de sa sexualité, pour moi c'est naturel, ça ne m'a jamais posé de problème. Je ne vois pas ça comme un acte de courage mais de solidarité. J'ai envie d'incarner l'image d'une homosexualité sans complexe, populaire. À la marseillaise ! Aujourd'hui, dans mon amour pour cette ville, ma sexualité, le personnage que j'incarne, comme parrain de l'Europride, je me sens à ma place, épanoui.
Photo DR
Publié par Gildas Le Dem
Source : http://tetu.yagg.com
SweetAngel- Admin
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Date d'inscription : 03/08/2010
Age : 44
Localisation : Seine-et-Marne
Re: Laurent Kerusore: «Marseille, c’est un joyeux bordel et je la défendrai toujours!»
j'adore cette acteur
Mel24- ensorceleuse
- Messages : 510
Date d'inscription : 24/06/2013
Age : 33
Localisation : Dordogne 24
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