35 ans de prison pour Bradley Manning
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35 ans de prison pour Bradley Manning
Le procès fut l'occasion de revenir sur l'identité de genre de Manning, une question qui pourrait selon certain.e.s expliquer ses actes mais aussi la clémence de la justice.
L'accusation avait demandé 60 ans de prison pour Bradley Manning; la juge Denise R. Lind a finalement décidé de se montrer plus indulgente en ne condamnant l'auteur des fuites parues dans WikiLeaks qu'à 35 ans de détention ce mercredi 21 août. Analyste du renseignement en Irak, Manning avait profité de sa position privilégiée pour transmettre près de 700 000 documents militaires classés confidentiels à Wikileaks. Beaucoup ont vu dans sa démarche un geste héroïque. Son procès fut l'occasion d'en savoir un peu plus sur ses motivations.
«MON PROBLÈME»
«J'ai blessé des gens, j'ai blessé les États-Unis, a indiqué Manning la semaine dernière. J'ai connu de grosses difficultés dans ma vie, mais ces problèmes ne sont pas une excuse pour mes actes. Je comprenais ce que je faisais et les décisions que je prenais.» Un psychologue de l'armée, le capitaine Michael Worsley, a cité l'identité de genre de Manning parmi ces difficultés. À la barre, le praticien a indiqué que Manning lui avait fait parvenir un courrier intitulé «Mon problème». Une photo de Manning avec une perruque blonde et du maquillage était jointe à ce courrier, rapporte l'agence Associated Press. Manning y explique avoir rejoint l'armée «pour se débarrasser» de son problème: être trans'.
Difficile de cerner le genre d'intention de Manning, qui a «attentivement» écouté le psychologue évoquer son cas au procès avec un visage un peu plus fermé lorsque Michael Worsley a abordé ses hésitations et ses résistances lorsqu'il était question de son identité de genre. Pour le psychologue, l'une des explications aux actes de Manning réside dans sa solitude. «Vous le mettez dans cet environnement hyper masculin, si vous voulez, avec très peu de soutien et de faibles possibilités pour s'en sortir… La pression devait être au bas mot difficile. Ce devait être incroyable.» Michael Worsley a ensuite pointé du doigt le manque d'accompagnement psychologique des troupes, parlant même «d'obstruction» de la part de certain.e.s cadres de l'armée.
DANS L'ARMÉE, LES TRANS' RESTENT DANS LE PLACARD
Si Manning n'a pour l'instant pas précisé quel était son genre, le magazine The Advocate a pris le parti d'utiliser le féminin en se fondant sur son coming-out en tant que trans' auprès du psychologue de l'armée. Malgré l'abrogation de Don't Ask, Don't Tell, Manning n'aurait pas pu rester dans l'armée en étant trans'. Les lois militaires en vigueur aux États-Unis considèrent en effet les personnes trans' comme atteintes d'une maladie mentale qui les rend incapables d'officier dans l'armée. Pour les avocat.e.s de la défense, l'institution militaire aurait dû repérer en amont les difficultés auxquelles était en proie Manning et n'aurait pas dû l'envoyer en Irak manipuler des documents confidentiels. Selon The Advocate, cet argument a pu inciter la juge Denise R. Lind à la clémence. D'autres observateurs/trices mentionnent également le fait que Manning avait 21 ans au moment des faits.
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Publié par Julien Massillon
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