Actes homophobes et transphobes: révélation des premiers chiffres officiels de la police nationale
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Actes homophobes et transphobes: révélation des premiers chiffres officiels de la police nationale
Des chiffres bas, bien en deçà des réalités de l’homophobie selon FLAG!, l’association des policièr.e.s et gendarmes LGBT.
[mise à jour, 18h58] Correction de la source des chiffres.
Après les tensions autour du mariage pour tous qui ont ravivé la parole homophobe et les tensions, va-t-on vers une diminution des actes et injures à l’encontre des personnes LGBT? Dans un communiqué du mercredi 12 février, l’association des policièr.e.s et gendarmes LGBT FLAG!, qui a tenu son assemblée générale le 8 février, révèle «les premiers chiffres officiels des faits d’homophobie recensés par la police nationale en 2013». Au total, 253 crimes et délits homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes auraient été commis en 2013, soit une légère baisse de 3 à 4% par rapport à 2012, confie Mickaël Bucheron, président de FLAG!. Les chiffres, qui proviennent de la Direction générale de la police nationale (DGPN), ne prennent en compte que les données de la police nationale dans les villes de plus de 10 mille habitants.
Des chiffres qui, pourtant, selon Mickaël Bucheron, ne traduisent pas pour autant une amélioration, et sous-estiment la réalité de l’homophobie. «On a pour la première fois des chiffres officiels sur l’homophobie en France. Mais ces chiffres sont tellement faibles que leur donner un sens, c’est ridicule, relativise le fonctionnaire de police. Ça démontre que les personnes LGBT n’osent pas déposer plainte comme les victimes de racisme ou de xénophobie. Et puis, pour l’homophobie, des gens ne veulent pas que ça se sache dans leur famille, ce qui les éloigne du commissariat: il faut casser cette habitude.»
Selon une enquête annuelle de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne de 2013, avancée par l’association, seules 8 à 10% des victimes de faits de violences et de harcèlement LGBTphobes graves les ont signalés à la police française.
Pour sa part, dans son 17e rapport annuel, qui mesure l’évolution de l’homophobie, SOS homophobie relevait, en mai 2013, que 1977 témoignages avaient été recueillis, soit une augmentation de +27% par rapport à l’année précédente. Une augmentation qui peut s’expliquer par une double libération: celle de la parole homophobe et celle de la parole des victimes.
UN MEILLEUR ACCUEIL ET UNE MEILLEURE SAISIE DES PLAINTES DES VICTIMES
Meilleur accueil des victimes d’actes et injures LGBTphobes, prévention auprès des policièr.e.s et gendarmes pour mieux référencer les plaintes, campagnes de sensibilisation, etc. Les pistes de réflexion apportée par FLAG! sont à l’étude par la Direction générale de la police nationale (DGPN) et la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).«Il y a des pays européens où des campagnes sont menées par la police pour inciter les victimes d’actes à caractère homophobes ou transphobes à déposer plainte, remarque Mickaël Bucheron. La France pourrait reprendre cette idée. C’est un enjeu important, d’autant que la France est une destination touristique pour les homos. Et puis, inciter les collègues à référencer un acte à caractère homophobe systématiquement.»
La campagne d’affichage de lutte contre l’homophobie intitulée «Mettons l’homophobie à l’amende» portée par FLAG! a d’ailleurs été validée par le cabinet du ministre de l’Intérieur. Elle sera diffusée simultanément par la police nationale et la gendarmerie – une première – et montre les bonnes volontés, du moins affichées, pour aller dans le sens d’une meilleure évaluation, compréhension et prévention de l’homophobie au sein de la DGPN et de la DGGN.
Les dossiers d’homophobie au sein de la police et de la gendarmerie nationale ont par ailleurs augmenté en 2013. «On n’a jamais eu autant de dossiers et on en a traité une bonne vingtaine», explique Mickaël Bucheron. Mais cette augmentation, concernant une diversité d’actes allant de l’injure au harcèlement moral, montre surtout la plus grande visibilité de FLAG! au sein de la police et de la gendarmerie, et «des collègues qui ne sont plus disposés à se laisser faire». Là aussi, l’homophobie et la transphobie restent difficile à estimer. «La plupart des collègues ne font pas leur coming-out et restent caché.e.s, ce qui ne résout rien au problème», conclut le président de l’association.
Publié par Florian Bardou
Source : http://yagg.com/2014/02/13/actes-homophobes-et-transphobes-revelation-des-premiers-chiffres-officiels-de-la-police-nationale/
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