Antoine Maurice (EELV), candidat aux municipales à Toulouse: «Être élu, cela protège»
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Antoine Maurice (EELV), candidat aux municipales à Toulouse: «Être élu, cela protège»
Crédité de 9% des intentions de vote selon un sondage BVA pour «Le Parisien», le tête de liste Europe Écologie Les Verts des municipales à Toulouse a été un soutien de poids du mariage pour tous dans la ville rose.
Antoine Maurice. Son nom ne vous dit peut-être rien, pourtant l’actuel adjoint au maire sortant Pierre Cohen (PS) à Toulouse est la tête de liste Europe Écologie Les Verts (EELV) pour les municipales dans la ville rose. Mis en lumière le 13 janvier 2014 par un sondage BVA pour Le Parisien plutôt favorable, qui en fait le troisième homme de ces élections toulousaines avec 9% d’intention de votes, l’élu vert fait aussi partie des rares candidat.e.s out des grandes villes françaises.
L’ÉCOLOGIE ET LA POLITIQUE, UNE ÉVIDENCE
À 32 ans, ce convaincu de l’écologie politique, conseiller délégué à la sensibilisation et l’éducation à l’environnement au sein de la majorité municipale depuis 2008, est loin d’être un débutant de la politique. «Je me suis engagé à l’âge de 18 ans chez les Verts en juin 1999», explique le jeune candidat. Rattaché au groupe du Gers, à l’Isle-Jourdain, par choix, il est très vite investi dans diverses instances du parti de Dominique Voynet, alors ministre de l’Environnement. Au Conseil politique régional des Verts en 2001, puis au bureau exécutif général en 2002 et au Conseil national inter-régional en 2004.
La même année, en 2004, il est candidat aux régionales sur la liste Alternatives en Midi-Pyrénées dans le Gers, puis fait campagne aux côtés de Gérard Onesta, actuel vice-président de la région Midi-Pyrénées, aux européennes dans la foulée. En 2008, lors des municipales à Toulouse, il est élu sur la liste de Pierre Cohen, son premier mandant électif. «Aujourd’hui, je suis simplement redevenu membre du bureau politique régional des Verts», précise ce diplômé de ressources humaines.
Un engagement qui s’est d’ailleurs imposé à lui comme «une évidence». «Mais je ne sais pas comment l’expliquer, ajoute-t-il. Cet intérêt pour la politique m’a alors amené à m’interroger sur mes convictions.» Si ses parents ne l’ont pas amené à l’écologie selon lui: le décès d’une tante agricultrice d’un cancer en 1994, la candidature de Dominique Voynet en 1995 à l’élection présidentielle, et l’aura d’une institutrice sensible aux questions environnementales auraient fait pencher la balance en faveur de l’écologie politique et des Verts. Antoine Maurice poursuit:«Au début, j’ai été d’entrée dans la politique. Mais en parallèle, j’ai été investi dans des combats associatifs comme la lutte anti-OGM dans les années 2000, puis avec mon adhésion aux Amis de la Terre. L’engagement politique me prenant du temps, j’ai été plus un soutien qu’un militant associatif.»
Dans ses références en matière politique, il cite pêle-mêle des dirigeantes écologistes: Dominique Voynet «qui a fait que j’adhère aux Verts», ou Cécile Duflot, l’actuelle ministre du Logement, «une amie qui m’a pas mal guidé tout au long de mon parcours», puis des penseurs de l’écologie politique. Il ajoute : «Et puis Christiane Taubira, puisqu’elle a notamment porté cette avancée et cet engagement en matière d’égalité des droits».
UN PACS MAIS PAS DE MARIAGE
Derrière le militant et élu politique, il y a aussi l’homme, amoureux d’un garçon avec lequel il est pacsé depuis 7 ans. S’il est aujourd’hui ouvertement gay, son coming-out a été plutôt tardif. «Mon homosexualité s’est révélée assez tardivement, vers les 20-21 ans, avec l’aide d’un ami que je peux qualifier de mentor et qui m’a permis de m’assumer», confie le jeune candidat écologiste.«Une fois que je l’ai assumée, je l’ai révélée à ma famille et à mes parents en 2005. Au moment de mon coming-out, j’ai quand même vécu des moments difficiles mais j’étais entouré de gens précieux qui ont su m’aider. De fait, j’étais dans le parti le plus progressiste sur ces questions-là.»
S’il n’a jamais milité dans une association LGBT, Antoine Maurice a pourtant été un ardent défenseur de la cause tout au long de son parcours politique. «Le combat pour l’égalité des droits, je l’ai porté en tant que militant politique et j’ai été de toutes les manifestations par la suite. Depuis que je suis élu, j’ai fait toutes les marches des fiertés en tant que représentant politique», précise-t-il. En 2012 et en 2013, pendant les débats sur le mariage pour tous, il était au premier rang des manifestations en soutien à la loi Taubira.
Une période qu’il juge très douloureuse a posteriori. «J’ai trouvé ce temps des débats très dur, ça a ouvert les vannes de l’homophobie, analyse le tête de liste écologiste. J’octroie le droit à des gens d’avoir été contre, mais pas avec cette violence. La manière dont Christiane Taubira a porté cette question et toute la solidarité autour, ça m’a permis de mieux vivre cette période. Quand je vois des pays comme le Royaume-Uni où un gouvernement de droite a ouvert le mariage à tous les couples, ça démontre une forme de temps de retard de la société française», constate-t-il.
Homo au sein de l’arène politique locale, Antoine Maurice confie n’avoir jamais été pénalisé par son orientation sexuelle ou même n’avoir jamais été victime d’homophobie. «Personnellement, je n’ai pas été directement visé par des propos homophobes. Mon parti est en avance sur ces questions. J’en ai plus entendu en tant qu’élu et j’ai plus été témoin d’homophobie ambiante», affirme l’élu local. Il renchérit:«J’ai été très épargné: être élu, cela protège. Dans le monde du travail, ce n’est peut-être pas quelque chose qu’on a forcément envie de dire. L’homophobie est peut-être aussi plus prégnante en milieu rural et les élu.e.s peuvent être animé.e.s par la peur que ce soit un handicap mal vu par une partie de l’électorat. La lutte contre l’homophobie est loin d’être gagnée.»
Sur le plan personnel, le candidat de la liste «Toulouse vert demain» ne ressent pas encore le besoin de se marier avec son compagnon, bénévole de l’association Le Refuge, et même s’il était «à fond pour l’égalité des droits». Sur le renoncement du gouvernement à la loi Famille, il ne mâche pas ses mots: «J’ai trouvé ça scandaleux, surtout le lendemain d’une “Manif pour tous”, il y a un manque de courage sur la PMA.» Sur la gestation pour autrui (GPA), l’élu municipal se veut plus prudent: «Je reconnais que c’est un sujet plus délicat et qu’il mérite débat, même si j’ai tendance à y être favorable».
UNE VOLONTÉ DE DIVERSITÉ
À la tête d’une liste naturellement arc-en-ciel, Antoine Maurice affiche une volonté de diversité qu’on a du mal à retrouver sur les listes concurrentes. «J’ai la chance d’être sur une liste très diverse», fait remarquer le candidat. Qui poursuit: «Ça s’est fait de manière naturelle. Il y a une vraie recherche de diversité de parcours ou d’origines.» Dans ses rangs, «Toulouse vert demain» accueille en 31e position l’ancienne présidente et trésorière d’Arc-en-ciel – l’association LGBT toulousaine – et porte-parole de l’Inter-LGBT Florence Bertocchio, militante trans’.
«À Toulouse, la majorité sortante a fait avancer les choses avec la création du centre LGBT au sein de l’Espace des diversités et de la laïcité», défend-il. Sensible au climat nauséabond actuel, à la suite d’inscriptions antisémites et homophobes sur les murs de la ville rose dans la nuit du 15 ou 16 février, il concède: «mais il y a quand même un gros boulot à mener en termes d’éducation: il faut poursuivre la lutte contre les discriminations en mobilisant les acteurs et fournir tout un travail pour lutter contre les stéréotypes».«La mairie doit se positionner en intermédiaire pour favoriser les prises de position des associations ou des clubs sportifs dans la lutte contre l’homophobie.»
Toulouse aura-t-elle son premier maire gay à la tête d’une liste représentative de toutes les composantes d’une ville LGBT-friendly? Antoine Maurice veut y croire: «Ce serait naturel qu’il puisse y avoir un maire gay car Toulouse est la ville de la solidarité, de la tolérance et de la diversité. Ce serait le symbole d’une ville gay-friendly, même s’il y a beaucoup moins de lieux gays. Aujourd’hui, il n’y en a quasiment plus, j’ai l’impression qu’on a perdu en possibilités».
Antoine Maurice en 5 dates:
1981 Naissance dans la région toulousaine
1999 Engagement chez Les Verts à l’âge de 18 ans
2004 Premières candidatures sur des listes écologistes aux élections régionales, puis aux européennes
2008 Premier mandat électoral en tant que conseiller municipal délégué à la sensibilisation et l’éducation à l’environnement pour la ville de Toulouse
2013 Il est investi tête de liste aux Municipales 2014 à Toulouse
Photos Kevin Figuier
Publié par Florian Bardou
Source : http://yagg.com/2014/02/22/antoine-maurice-eelv-candidat-aux-municipales-a-toulouse-etre-elu-cela-protege/
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