Chat avec Jules et Coline du collectif Existrans: l’intégralité des échanges
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Chat avec Jules et Coline du collectif Existrans: l’intégralité des échanges
Mercredi 15 octobre, Yagg recevait Coline et Jules du collectif Existrans pour un chat avec les internautes. Voici l'intégralité des échanges.
Jules & Coline: Bonjour tout le monde. Merci à Yagg de nous accueillir.
Alice: Par rapport au mot d’ordre « promesses non tenues », quelles étaient les promesses de Hollande candidat ?
Coline: Il s’était engagé pour simplifier le changement d »état civil ainsi que sur la fin de l’exigence de stérilisation pour obtenir le changement d’état civil.
Manuel: Salut Coline, salut Jules. Quand on n’a pas un rond, on fait comment pour vous aider ? besoin de bras?
Jules: On a toujours besoin de personnes motivées pour être présentes, pour crier très fort ainsi que pour relayer les communiqués et les revendications.
Coline: Sur le plus long terme, rejoindre les listes de travail du collectif Existrans. Pour préparer les prochaines marches et faire vivre le collectif.
Hélène: Chère Coline, Cher Jules. Pourquoi le mouvement trans ne fait plus de Zap? Plus d’actions spectaculaires?
Coline: J’ai l’impression au contraire que beaucoup d’actions sont menées un peu partout et que le mouvement trans est bien vivant. Mais on espère que les nombreuses personnes qui suivent ce chat le prendront comme une invitation.
Numa Numantius: - Où peut-on trouver l’itinéraire exact de la marche ? Je sais que l’on part à 14h de Stalingrad, mais où va-t-on après et où arrive-t-on ? – En 2012, la CGT a participé à Existrans. Est-ce que ce syndicat ou d’autres participeront à nouveau à la marche cette année ?
Coline: Nous venons d’avoir la confirmation de la Préfecture que nous pourrons terminer la manifestation sur le parvis de l’Hôtel de Ville, grâce au soutien de plusieurs élu.e.s.
Jules: Pour les informations plus précises sur le parcours, vous pourrez les trouver sur le site www.existrans.org ainsi que sur la page Facebook du collectif Existrans.
Coline: Concernant les syndicats, nous les avons contactés et de nombreux militants seront là.
Soapmiso: Salut Coline et Jules, je monte sur Paris le 18 octobre spécialement pour la marche de l’Existrans, et ne suis donc pas un très grand habitué des manifs parisiennes. Hors les récentes manifestations trans-homophobes me font un peu angoissé sur de potentielles attaques des anti. Est-ce qu’il y aura un service d’ordre ou équivalent pendant la marche ?
Coline: En 18 ans, il n’y a jamais eu d’agression sur la marche, donc il n’y a pas de raison de s’inquiéter. On est bien moins vulnérable en nombre mais c’est toujours bien une fois que la marche est terminée de repartir en groupe. C’est une consigne générale pour les manifestations. On ne nous a signalé aucun risque particulier malgré le contexte agressif de différents mouvements fédérés autour de la « manif pour tous ».
Porthos: Ma question fait preuve de curiosité cause / conséquence : Le collectif Existrans est-il potentiellement fédérateur de toutes les associations trans en France ? Pourrait-il avoir une éventuelle vocation à devenir le porte-parole des personnes trans et intersexe auprès de l’Inter-LGBT qui fédère un grand nombre d’associations LGBT actuellement ?
Jules: C’est bien l’objectif du collectif de rassembler nos forces autour de revendications partagées.
Coline: Cette année encore, le communiqué et la plateforme des revendications ont été signés par un très grand nombre d’associations et collectifs trans ou alliés. Vis-à-vis des autres associations fédératrices comme l’Inter-LGBT ou la Fédération LGBT, l’idée est avant tout de travailler main dans la main, d’essayer d’avoir un discours commun. Chacun depuis notre place spécifique. Aujourd’hui en tout cas, il y a une grande unité sur les thématiques trans et intersexes.
CHàt: Bonjour, y a-t-il une action sur Toulouse ?
Coline: Je crois qu’à Toulouse, il y a une semaine des transidentités avec plusieurs temps forts. Toutes les infos sur le site Arc en Ciel.
Rae: En dehors de la marche annuelle, quelles sont les actions du collectif le reste de l’année?
Jules: Certaines années, il y a eu des actions pour le TDoR [Journée du Souvenir Trans, qui a lieu le 20 novembre]. Il y a eu aussi des envois de communiqués de presse en fonction de l’actualité.
Coline: Nous gardons le contact avec les responsables politiques et les élu.e.s. Autant que possible…
Alice: Comment expliquez-vous cet immobilisme incroyable en France concernant les droits des trans ?
Jules: Les politiques sont frileux et ne comprennent pas ces questions.
Coline: Ils n’essaient pas de comprendre les problèmes concrets que vivent les personnes trans et intersexes. Clairement, le mouvement « anti-droits » qui s’est rassemblé autour de la thématique du mariage et des homoparentalités mais plus largement autour du genre a tendance à intimider les velléités de changement. Le mieux serait de demander aux politiques pourquoi cet immobilisme pourquoi cette frilosité. C’est aussi l’expression d’une transphobie qui est présente à tous les niveaux y compris dans la classe politique, même chez des élu.e.s qui sont dans une approche qui se voudrait généreuse. Un certain discours médical et psychiatrique contribue aussi largement à conforter et développer une vision très normalisante et psychiatrisante des transidentités. Ce discours va à l’inverse de l’autodétermination que nous défendons.
Stéphane: Bonsoir. Trouvez-vous désormais que le T occupe toute sa place dans le signe LGBT? En clair que la communauté gay et lesbienne vous donne désormais toute votre place?
Jules: J’aurai tendance à dire que ça s’est amélioré mais il y a encore un travail de formation et de sensibilisation à faire au sein de nos communautés.
Coline: On n’a pas besoin que les LGB nous donne une place pour la prendre! Par ailleurs, dans les communautés trans, il y aussi beaucoup de LGB.
Dark-lady Marmoth: Chère Coline, ce qui me semble extrêmement important dans votre article est la réflexion sur la performance de genre IMPOSEE aux trans et, partant, aux femmes (et, pourrait on ajouter, aux hommes également). Le récent documentaire d’Arte sur la mode « rose girly », pur produit marketing, en dit long sur le sujet. Est-ce en ce sens que le mouvement trans est à la pointe du féminisme aujourd’hui ?
Coline: Oui Probablement les personnes trans et intersexes sont confrontées aux attentes normatives liées au système de genre. Et au delà de la seule performance, ce sont aussi les corps trans et intersexes qui portent les marques de cette violence relayée par les tribunaux, par les médecins, par une certaine psychiatrie.
Eda: De l’extérieur on a parfois l’impression que les trans ne sont pas toujours d’accord sur les revendications à mettre en avant, ou sur la façon dont il faut parler de vous. C’est sans doute la même chose dans les assoces homos mais est-ce que ça ne complique pas la tâche de l’Existrans pour se faire entendre?
Jules: Depuis quelques années ce n’est pas le cas et on est arrivé à un consensus assez fort.
Coline: Évidemment qu’il existe une diversité d’approche et d’opinions comme dans toute la société.
Alice: Aujourd’hui au Danemark ou en Argentine la loi rend possible un changement d’état civil « sur demande ». Je lis pourtant le commentaire d’un internaute sur Yagg qui juge « farfelu » de pouvoir changer d’état civil « comme on veut » et « quand on veut ». Qu’en pensez vous ?
Coline: Oui, en effet, c’est totalement farfelu.
Jules: Ce genre de commentaire montre bien que des personnes non trans n’ont pas toujours une vision réelle de ce que signifie un changement d’état civil pour les personnes concernées.
Coline: La personne la plus concernée par les avantages et inconvénients de supporter tel ou tel état civil, c’est bien la personne qui change d’état civil et on ne voit pas en quoi cela regarderait quelqu’un d’autre. Changer d’état civil, cela veut dire au quotidien avoir un passeport, une carte vitale, un compte en banque un contrat de travail etc. qui prennent en compte un prénom et un genre d’usage dont seule la personne concernée peut savoir si ça convient à sa vie sociale.
Misha: Aux USA, les trans ont Laverne Cox (et d’autres) pour parler publiquement. En France, il y a qui?
Coline: En France, les médias contribuent largement à empêcher l’émergence d’une parole politique forte et de personnalités trans charismatiques. A la place, on nous sert et nous ressert des portraits à la première personne centrés autour de traitements et d’opérations qui ne sont pas nécessairement la réalité de toutes les personnes trans et qui évacuent les réelles problématiques sociales.
Le chat est maintenant terminé… Le mot de la fin à nos invités!
Jules & Coline: On compte sur vous pour être nombreux et nombreuses à nos côtés samedi. Rendez-vous à 14 heures à Stalingrad.
Publié par Christophe Martet
Source : http://yagg.com/2014/10/17/chat-avec-jules-et-coline-du-collectif-existrans-lintegralite-des-echanges/
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