Deux Ougandais.es homos menacé.e.s d’expulsion en Allemagne, la France fait-elle mieux?
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Deux Ougandais.es homos menacé.e.s d’expulsion en Allemagne, la France fait-elle mieux?
L'Allemagne a rejeté les demandes d'asile de deux Ougandais.es qui indiquent avoir subi des persécutions en raison de leur orientation sexuelle.
Kyabangi et Sekulima ont quitté l’Ouganda pour l’Allemagne et ont fait connaissance à l’été 2011 dans un centre d’accueil bavarois. La première est lesbienne, le deuxième est gay, et d’après leurs témoignages, quitter leur pays natal était une question vitale. Les deux Ougandais.es ont effectué une demande d’asile, mais leurs requêtes ont été rejetées par les autorités qui estiment que le gouvernement de Kampala «protège suffisamment les personnes homosexuelles», rapporte le journal local Abendzeitung. Épaulé.e.s par une association d’aide aux personnes LGBT, Kyabangi et Sekulima ont fait appel, mais leur avenir demeure incertain.
ISSUE POSITIVE POUR LES DOSSIERS ACCOMPAGNÉS PAR L’ARDHIS
Quel accueil l’Union européenne, et plus particulièrement la France, réservent-elles aux réfugié.e.s ougandais.es persécuté.e.s en raison de leur orientation sexuelle? Dans ce pays d’Afrique de l’Est, être homosexuel.le ou bi.e est un crime et une nouvelle législation visant les personnes LGBT est en cours d’élaboration. Selon les données compilées par l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour (Ardhis), les pays de l’UE ont accueilli un peu moins de 3000 réfugié.e.s ougandais.es, tous motifs confondus, de 2011 à 2014. En France, tou.te.s les Ougandais.es qui ont été accompagné.e.s par l’Ardhis ont connu une issue positive.
Pour l’association, le rejet des demandes de Kyabangi et Sekulima par l’Allemagne soulève des interrogations. «S’il y a des mesures d’éloignement vers l’Ouganda, c’est que l’examen de la demande n’a pas pu conclure que la personne appartenait au groupe social persécuté des LGBTI», explique un membre de l’association. Les récits des deux Ougandais.es font pourtant froid dans le dos. La première petite amie de Kyabangi s’appelait Winnie. C’est en «retenant ses larmes» que la lesbienne ougandaise raconte que celle qu’elle aimait a été tuée sur une route en raison de son homosexualité. Kyabangi a alors fui son village pour refaire sa vie dans la capitale, Kampala. Elle y a loué un kiosque où elle vendait «des boissons, des bonbons, des cigarettes».
«JE NE VEUX PLUS ME CACHER»
Kyabangi a eu une nouvelle compagne, mais leur relation a été ébruitée. Son nom et sa photo ont été affichés dans le quartier. Le propriétaire de son logement l’a expulsée et son kiosque a été incendié. Grâce à l’aide financière de paroissien.ne.s et de la sœur de Winnie, elle a pu voyager vers l’Allemagne. C’est là qu’elle a rencontré Sekulima, qui a lui aussi quitté l’Ouganda. Chef de contrôle qualité dans une entreprise d’équipement médical, celui-ci a perdu son emploi lorsque son supérieur a appris qu’il était gay. Le frère d’un de ses ami.e.s l’a tabassé de peur qu’il ne «transforme» son frère en homosexuel. Il est par la suite victime d’une autre attaque où on lui plante un couteau dans les côtes. Une fois en Allemagne, il lui a fallu plusieurs semaines pour révéler à Kyabangi pourquoi il avait fui l’Ouganda. «Vous ne savez jamais ce que l’autre pense à ce sujet», a-t-il expliqué.
Elle comme lui ne souhaitent pas faire demi-tour: «Je ne veux pas vivre comme un animal, a insisté Sekulima. Je ne veux plus me cacher. Je préfère mourir.» D’après l’Ardhis, chaque année, la France et l’Allemagne prononcent l’expulsion de 5 à 25 Ougandais.es. «Une poignée est exécutée», indique l’association. Mais les deux pays «savent très bien que les LGBTI représentent un groupe social persécuté en Ouganda». La capacité des États à évaluer la sincérité des demandes est par ailleurs limitée. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a précisé en décembre 2014 les règles applicables dans cette situation, mais des abus ont été constatés. Et il demeure difficile pour l’administration de prendre en compte les cas particuliers: en 2013, l’Ofpra a enregistré 22 demandes d’asile de ressortissant.e.s ougandais.es adultes, tous motifs confondus. Un chiffre minime sur les 66265 demandes d’asile prises en compte cette même année.
Photo Capture (Munich)
Publié par Julien Massillon
Source : http://yagg.com/2015/02/19/deux-ougandais-es-homos-menace-e-s-dexpulsion-en-allemagne-la-france-fait-elle-mieux/
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