L'Afrique du Sud crée un groupe de travail sur les crimes contre les homos

Après le meurtre sauvage d'une lesbienne, le ministère de la Justice a annoncé la création d'un groupe de travail, regroupant représentants de la justice, de la police et d'associations homos, pour réfléchir aux moyens de lutter contre les agressions envers les homos.


Une gaypride à Soweto, en septembre 2010.

Suite au meurtre brutal d'une militante lesbienne, l'Afrique du Sud fait enfin un geste. Le ministère de la Justice a annoncé mardi la mise en place d'un groupe de travail chargé de réfléchir aux moyens de lutter contre les agressions envers les homos. «Le groupe, qui commencera ses travaux le 15 juillet, compte six représentants de la Justice, de la police et des services sociaux, et six représentants d'associations homosexuelles», a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué.


«L'équipe sera chargée de développer un plan d'interventions législatives, une stratégie de sensibilisation du public et des abris pour les homosexuels en danger», a-t-il précisé.

Des militants écrivent au ministère
L'annonce fait suite au meurtre de Noxolo Nogwaza, 24 ans, une militante pour les droits des homosexuels, lapidée à mort le 24 avril dans un township près de Johannesburg (lire notre article). Le porte-parole du ministère a toutefois précisé que le gouvernement travaillait depuis décembre sur la création de ce groupe de travail.

A l'époque, un groupe de militants avait écrit au ministère pour lui demander d'agir contre les meurtres de gays et lesbiennes. «Nous avons contacté les auteurs de ce courrier et (...) organisé deux réunions consultatives au Cap», a-t-il expliqué.

Une longue série de crimes sadiques»
La mort de Noxolo Nogwaza avait été condamnée mardi par l'association de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, qui avait déploré dans un communiqué «une longue série de crimes sadiques visant les lesbiennes, les homosexuels et les transsexuels en Afrique du Sud». Selon Human Rights Watch, Noxolo Nogwaza a été frappée à plusieurs reprises avec des tessons de verre, et abandonnée défigurée dans une ruelle. La police n'a procédé à aucune arrestation.

La violence, en particulier les viols dit «correctifs» (lire notre reportage), dont sont victimes les lesbiennes est un problème récurrent en Afrique du Sud, dont la législation progressiste en matière de droits des homos coexiste difficilement avec une forte homophobie.

Photo: Patricia Huon pour TÊTUE.
Avec AFP.

Par Rédaction jeudi 05 mai 2011

Source : http://www.tetu.com