Malaisie: deux Etats envisagent de durcir la répression de l’homosexualité

Les gays pourraient bientôt être traduits devant des tribunaux islamiques et la «promotion» de cette orientation sexuelle punie.



Les gays bientôt plus sévèrement punis à Pahang et Malacca? Ces Etats Malaisiens ont annoncé qu’ils envisageaient de durcir la législation fédérale condamnant l’homosexualité masculine, passible de 20 ans de prison, de coups de fouet et d’amendes. L’objectif serait de juger les accusés et ceux qui font la «promotion» de l’homosexualité dans des tribunaux islamiques et dans des cours classiques, et de cumuler les peines prononcées.

«Tellement de gens aiment promouvoir les droits humains, à tel point qu’ils veulent autoriser les activités lesbiennes et l’homosexualité. (...) En islam, on n’autorise pas cela. C’est contre la loi islamique», a expliqué à Reuters Mohd Ali Rustam, ministre de l'Etat de Malacca et président du conseil religieux islamique.

Le festival LGBTI interdit
La police malaisienne a interdit le 3 novembre le Seksualiti Merdeka Festival, qui devait se tenir du 9 au 13 novembre dans la capitale, Kuala Lumpur. Ce festival LGBTI «se déroule depuis 2008 sans incident ou interférence des autorités gouvernementales» mais la police l’a interdit arguant qu’il «constitue une "menace à l’ordre public"», indique dans un communiqué Human Rights Watch. L’ONG américaine des droits humains avait écrit au chef du gouvernement malaisien Najib Razak mercredi dernier, pour qu’il revienne «rapidement» sur cette décision «entièrement injustifiée» qui a provoqué un «flot accru de harcèlement et de menaces de violence» envers les organisateurs.

Human Rights Watch rappelle que l’article 377B du code pénal utilisé pour réprimer l’homosexualité viole une promesse que la Malaisie a faite pour devenir membre du Conseil des droits de l'homme de l’ONU: la défense sans borne des droits des individus. Sans compter que ce même Conseil, en juin dernier, a voté une résolution sur «les droits humains, l’orientation sexuelle et l’identité de genre» protégeant les LGBTI contre les violences et les discriminations.

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Par Habibou Bangré mercredi 16 novembre 2011