La vidéo bouleversante de Jonah Mowry, jeune gay victime d'homophobie

Vous avez peut-être vu ce visage ce week-end sur YouTube. Qui est vraiment Jonah Mowry? Les hypothèses contradictoires se répandent à la vitesse des réseaux sociaux…

C'est un visage que l'on a beaucoup vu ce week-end sur le net. Celui de ce garçon de 14 ans qui se dit victime d'homophobie dans son collège (middle school). Sa vidéo, très émouvante sur une musique de Sia (Breathe Me), a été vue 1,7 millions de fois à ce jour, et en a fait pleurer plus d'un…

Que dit-il exactement dans cette vidéo? Il interroge d'abord: «J'ai l'air heureux n'est-ce pas?» «Eh bien, je ne le suis pas. Ce que vous voyez de moi est faux», poursuit-il sur les petits papiers qu'il montre tour à tour à la caméra. «Je suis le vrai Jonah Mowry. J'ai fait des choses dont je ne suis pas fier. Je me suis scarifié beaucoup. J'ai des cicatrices», dit-il en montrant des marques (difficilement visibles) d'automutilation.

«Je n'en peux plus!»
«J'ai pensé au suicide plusieurs fois, j'ai commencé à me couper en CE1. Je me fais harceler tous les jours, depuis le CP, poursuit-il alors que les larmes emplissent ses yeux. Et j'entre en dernière année de collège le mois prochain.» (La vidéo est en fait en ligne depuis le mois d'août.) «Je ne suis pas prêt. Je n'ai qu'un(e) vrai(e) ami(e). Les autres entrent au lycée. J'ai peur d'y retourner. Beaucoup de gens me détestent, je ne sais pas pourquoi… Mais je crois savoir. Parce que je me déteste aussi. Gay, pédé, pédale, enculé… la liste continue. Je n'en peux plus! J'en ai assez de me faire insulter, encore et encore.»

La vidéo se termine par une note heureusement plus positive. «Mais, je ne m'en vais nulle part. Je suis plus fort que cela. Et j'ai un million de raisons d'être ici», conclut-il avant d'éteindre la caméra.

Regardez la vidéo:



Posté durant l'été, la vidéo a vraiment suscité une attention énorme au cours du week-end, et provoqué des réactions de la même mesure. Sur les blogs, Gawker salue le courage du jeune garçon pour partager sa douleur, le Huffington Post parle d'une vidéo «poignante», et des centaines de milliers d'internautes envoient à Jonah des messages de courage.

Parmi les commentaires, la rumeur selon laquelle la vidéo de Jonah serait «un faux», destiné pour le garçon à «attirer l'attention»… a aussi commencé à se répandre. Des vidéos-réponses haineuses sont même diffusées. La raison de cette (probable) incompréhension? Jonah possède d'autres comptes YouTube, sur lesquels il a posté des vidéos montrant des jours beaucoup plus heureux. Il a même posté cette vidéo tout récemment, dans laquelle il assure, au côté d'une amie, que «presque tout mon collège m'aime». Une phrase qui a incité certains internautes à croire que toute l'histoire est un mensonge. La vidéo a été aussitôt retirée, mais des internautes plus ou moins bien intentionnés l'ont reproduite aussitôt.

Regardez cette seconde vidéo:



Alors, «un menteur», Jonah Mowry? Pas vraiment. D'abord parce que dans ce second film, il montre à nouveau ses cicatrices bien réelles – «La [première] vidéo date de quatre mois, j'avais une caméra pourrie, on ne pouvait pas bien les voir», explique-t-il, chewing-gum à la bouche. Il remercie aussi «tous ceux qui ont été gentils. Ceux qui ont été méchants et m'ont traité de gay, merci de dire l'évidence, vous serez le prochain Einstein», moque-t-il.

De son côté, le blogueur Perez Hilton explique qu'il est en contact avec le garçon, qui lui a confirmé qu'il allait beaucoup mieux depuis la fameuse vidéo. Au final, le message du Jonah est un signe d'espoir pour les jeunes victimes d'homophobie: même s'il y a des moments de déprime, grâce à des amis, on peut toujours remonter la pente et voir le côté positif des choses: même si certains sont méchants, «presque tous» nous aiment, et la vie continue!

Regardez un Jonah beaucoup plus heureux, mimant le Firework de Katy Perry avec une amie, sur son autre compte Twitter:



Par Paul Parant lundi 05 décembre 2011