Austra: «Lors de nos concerts, il y a toujours des bandes de lesbiennes!»

Austra revient en France, Belgique et Suisse, pour une nouvelle tournée. Katie Stelmanis, sa meneuse lesbienne, nous en dit plus sur son public homo, ses icônes, et sa volonté de réinjecter du sexe dans la musique...

En juin, TÊTUE vous faisait découvrir Austra, le groupe queer made in Toronto qui envahit la scène électronique mondiale. Leur premier album, Feel It Break, cartonne avec ses mélodies pénétrantes et sa puissance lyrique hors pair (et son single Lose it figure en bonne place dans la compil' digitale de TÊTUE). Katie Stelmanis, la voix et tête pensante du groupe, nous livre son ressenti d'artiste sensuelle et lesbienne. Plus éblouissante que jamais.

TÊTUE: Salut Katie, comment ça va depuis notre dernière interview, en juin?
Katie Stelmanis: J'ai été non-stop en tournée. Je n'ai pas été à Toronto, notre ville, plus de dix jours de suite. On fera une pause à partir de février et on commencera à écrire des nouvelles choses.

Votre notoriété, mondiale, est grandissante. Est-ce que votre public change?
Notre public est éclectique, et ça c'est génial. Durant notre plus gros concert, à Toronto, j'ai remarqué pour la première fois un public un peu plus «mainstream». Il y avait des adolescentes, ça ne nous était jamais arrivé! Je ne sais pas si c'est ainsi que les choses vont évoluer...

Cinq dates en France en décembre, c'est beaucoup...
Quand l'album est sorti, on a peu joué en France alors que l'album y marche bien. Et j'adore Paris et jouer en France!

As-tu de nombreuses fans lesbiennes?
Il y a au moins un groupe de lesbiennes à chaque concert... A tous les coups!

As-tu connu des fans un peu «trop» fans?
Il y a eu cette ado anglaise qui avait trouvé nos numéros et qui nous appelait tout le temps. Un jour, elle m'a envoyé un mail dans lequel elle se faisait passer pour une autre... Mais à partir de son adresse personnelle. Je lui ai répondu en l'appelant par son vrai nom. Ça l'a trop fait flipper!

Les médias insistent-ils beaucoup sur ton homosexualité?
Certains se focalisent dessus, d'autres n'aiment pas en parler. J'ai pu avoir l'impression de devoir trop en parler, et mes paroles ont parfois été mal récupérées... Mais je me sens à l'aise pour en discuter. De nombreux fans s'en foutent, mais cela peut être super important pour d'autres, surtout pour les homos. Moi-même, quand je découvre qu'un artiste que j'aime est queer, je suis trop excitée!

As-tu ta propre icône?
J'ai des icônes gay-friendly, qui sont hétéros mais très positives vis à vis des homos. J'ai tendance à voir des homos là où d'autres n'en voient pas. Pour ma part, ce serait Dolly Parton...

Tous les membres d'Austra sont-ils homos?
Non, c'est un mix de sexualités. Maia -la batteuse- et moi, on s'identifie comme lesbiennes, notre bassiste est hétéro. Mais je crois qu'on pourrait dire que le groupe est plutôt queer.

Dans tes textes, tu parles de sentiments... et même d'un orgasme!
J'aime utiliser la musique et la vivre de manière sensuelle. Dans le groupe on est très ouverts, on parle souvent de ce genre de choses. Notre musique est en partie une rébellion contre le rock indé de ces dix dernières années, qui est la musique la plus asexuelle de tous les temps. Alors que moi j'aime bien cette énergie....

Regardez la vidéo de Lose It version piano/voix:



et le clip de Lose It, qui figure sur la compil' TÊTUE:



AUSTRA en tournée en France:
8 déc - La Laiterie, Strasbourg
9 dec- Le Charlatan, Gand
11 déc- Les Docks, Lausanne
12 déc - Iboat, Bordeaux
14 déc - Stéréolux, Nantes
15 déc - La Maroquinerie, Paris
17 déc - Les Trinitaires, Metz

Photos: DR.

Par Lucile Roger mercredi 07 décembre 2011