Club gay dans le Marais: nouvelles embûches pour l'ouverture du Woo
Club gay dans le Marais: nouvelles embûches pour l'ouverture du Woo
L'ouverture de l'établissement annoncé pour le printemps a été brutalement remise en cause par la suspension du permis de construire. Énième épisode des bisbilles qui opposent le responsable du projet, la mairie du 4e et la préfecture de police.
L'affaire du restaurant le Who's et du futur club, le Woo, agite le quartier gay de Paris. En effet, depuis deux ans, Frédéric Hervé se bat contre vents et marées (en l'espèce la préfecture de police et la mairie du 4e arrondissement) pour concrétiser son projet de restaurant et de discothèque au cœur du Marais. Lorsque l'on interroge les protagonistes, on se rend compte que d'un côté, Frédéric Hervé (déjà propriétaire du Cox et du Freedj) veut redynamiser le quartier, proposer un établissement de nuit à deux pas des bars et que de l'autre, Dominique Bertinotti (maire du 4e arrondissement) veut tenter de préserver l'équilibre ténu entre population souvent rétive à de nouvelles ouvertures et épanouissement du Marais. «Je ne suis pas opposée à l'ouverture d'une discothèque dans le Marais mais je ne veux pas non plus recevoir des plaintes sans arrêt pour nuisance sonore ou pour des problèmes de propreté. Or dans ce projet, tout n'est pas clair et Monsieur Hervé semble ne pas prendre en considération nos remarques» explique Mme Bertinotti.
Cinq employés licenciés
De son côté, Frédéric Hervé s'insurge : «la maire d'arrondissement ne nous reçoit pas. Elle rend des avis défavorables à chaque étape, permis de construire (c'est la mairie de Paris qui l'attribue) et l'autorisation de nuit (accordée par la préfecture de police). Et on se retrouve désormais avec un refus de la part de la préfecture de cette autorisation nécessaire à l'ouverture du club mais aussi une suspension de notre permis de construire suite à une décision du tribunal. Mais nous espérons faire lever cette suspension.»
Pour résumer, les travaux sont arrêtés et l'établissement a dû licencier cinq employés, embauchés alors que la préfecture de police avait donné une tolérance de nuit au restaurant déjà ouvert. De son côté la préfecture de police justifie ce refus par les risques de nuisance sonore qui seraient trop importants mais aussi par un curieux rendez-vous avec la maire d'arrondissement qui aurait souligné le «manque manifeste de coopération pour limiter les nuisances» dans les deux autres bars de Frédéric Hervé. Or, la mairie d'arrondissement n'a aucune autorité en la matière et ne rend qu'un avis consultatif. La préfecture de police interrogée n'a souhaité apporter aucune précision nouvelle et souligne sans plus de détail «l'inadéquation du quartier avec cette nouvelle ouverture».
Projet sur la table
L'ouverture de ce club était très attendu par les habitués de la nuit, pour ne pas avoir à traverser Paris pour danser après la fermeture des bars. Quelle solution? Les deux parties ne sont pas hostiles à se rencontrer, enfin, pour se parler et mettre le projet sur la table une fois pour toute. Le club devra certainement, lui, prouver que toutes les mesures seront prises pour éviter les nuisances sonores, cage anti-bruit construite à l'intérieur du bâtiment, réponse aux griefs sur la sécurité, solutions apportées à l'évacuation ou encore bonne séparation entre le bar-restaurant et le club. De son côté, la mairie devra tenter de prendre en considération la bonne volonté du gérant pour modifier son avis défavorable et entraîner à sa suite la préfecture de police qui semble très attentive à ses doléances. À suivre.
Par Jérôme Badie lundi 16 janvier 2012
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