Krystle Warren: «Etre une chanteuse lesbienne, c’est une responsabilité»
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Krystle Warren: «Etre une chanteuse lesbienne, c’est une responsabilité»
INTERVIEW. Le deuxième album de la chanteuse ouvertement lesbienne vient d'arriver dans les bacs. Elle nous en dit plus sur ses chansons d'amour, son public homo, sa volonté de casser les clichés...Krystle Warren dénote: son Love Songs c'est deux albums en un, produits par elle-même, enregistrés entièrement en live. La première partie, Love Songs: A Time You May Embrace, est sortie la semaine dernière (la suite, Love Songs: A Time To Refrain From Embracing, paraîtra dans un an). Au gré des notes, entre soul et folk, c'est le couple, ses bonheurs comme ses remous, qui nous est conté. Pour la sortie du premier opus, TÊTUE a rencontré la chanteuse dans son appartement parisien.
TÊTUE: Un double album, des chansons complètement enregistrées en live... Tu es un brin nostalgique non?
Krystle Warren: C'est vrai que personne n'enregistre des albums comme ça de nos jours, je fais partie d'une minorité. J'ai rassemblé tous mes amis à Brooklyn et en moins de deux semaines on a enregistré 25 chansons. Je suis très fière ! Il y a près de 26 musiciens sur l'album. On était même vingt en studio en même temps un jour... Aujourd'hui, il y a beaucoup d'albums réalisés sur des ordinateurs apple. Donc l'enregistrer comme je l'ai fait, c'est une revendication, un concept important pour moi.
25 chansons d'amour... Si elles sont autobiographiques, tu dois avoir une vie sentimentale bien remplie !
Avant que je ne meure j'écrirai un bouquin mais pour le moment, je ne dis rien ! Je savais depuis le début que ce serait un double album, avec deux fois douze chansons, pour raconter l'histoire en entier. Les meilleurs moments comme la rupture, sous formes de «photographies» d'instants de couples. Certaines chansons sont très vieilles, la plupart vivaient dans ma tête. C'est sur qu'il y a une part de vérité, tirée de ma propre expérience ou de mes observations mais aussi une part d'imagination. Au final, tout le monde peut s'y retrouver, c'est universel, comme un haïku musical.
J'ai l'impression que tu t'es sentie très libre d'expérimenter de nouvelles choses sur cet album. Une liberté permise par la création de ton propre label, Parlour Door Music?
Je suis contente que vous entendiez ça. Je n'étais pas contente de mon label. J'ai besoin de pouvoir être maitresse de ce que je créé, et il était temps que j'agisse. Je sais que ce n'est que mon deuxième album mais c'est celui que je préfère. C'est moi qui l'ai produit, de la manière dont je le voulais. En tout cas, j'ai été très chanceuse de rencontrer un investisseur pour être indépendante dans mon projet.
Tu as été élevée par des femmes, ta mère surtout mais aussi ta grande sœur, et tout plein de tantes. Est-ce que cela a influencé celle que tu es aujourd'hui?
Oui sans aucun doute! C'est ce qui fait que j'ai une forte personnalité. Il ne faut pas qu'on me raconte des conneries, je ne me laisse pas faire. Pour une femme, le monde de la musique est un drôle de milieu. On peut se faire vite écarter en tant que nana avec une guitare. Mais ma musique et ma personnalité m'ont permis d'être prise plus au sérieux.
Tu te définis comme une «activiste bourgeonnante». C'est-à-dire?
J'ai senti que je devais faire plus que des concerts, que j'avais une certaine responsabilité. Il y a quelques années, j'ai reçu des messages sur Myspace d'adolescents américains, gays lesbiens, queer, venant de je ne sais quelle petite ville, qui me disaient que je leur avais donné confiance en eux, qu'on pouvait être fiers d'être homo. Quand tu prends du recul, tu te rends compte que tu n'as pas de contact réel avec ces gens mais qu'ils te regardent, suivent ce que tu fais.
Je n'ai pas de pudeur à parler de ma sexualité. L'important c'est ma musique mais mon orientation sexuelle fait partie de ma vie. Certains s'engagent en allant à Haïti comme Sean Penn, moi je veux parler de choses que je comprends vraiment. Etre homo, je connais! Je peux être une représentante et en parler en public. Montrer qu'il y a différentes manières d'être homo aussi, casser les clichés.
Krystle accompagnera Rufus Wainwright sur sa tournée mondiale 2012, en tant que musicienne et assurera aussi la première partie de ses concerts. Elle sera en concert avec lui le 2 mai à Paris à la Cigale.
photos: Soazig de la Moissonnière.
Par Elsa Bastien mercredi 11 avril 2012
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