Mondial de foot gay: «Sur le terrain, on se fiche de savoir qui est homo ou pas!»
Mondial de foot gay: «Sur le terrain, on se fiche de savoir qui est homo ou pas!»
REPORTAGE. La Coupe du monde de football gay avait lieu du 1er au 9 juin à Mexico. De l'avis d'un militant latino-américain, «chaque fois qu'une compétition de ce type est organisée, les mentalités évoluent dans le pays où elle se déroule».
A Mexico.
«En 2010, l’Argentine a voté la loi pour le mariage pour tous, puis en 2011 celle sur l'identité des genres. Et maintenant nous sommes champions du monde. Que demander de plus?» Walter Garcia, joueur de la sélection argentine de football gay (SAF Gay), savoure la victoire de son équipe dans la Coupe du monde de football gay IGLFA (la fédération gay et lesbienne de football), qui était cette année organisée à Mexico. Devant une poignée de supporters, les Argentins (photo ci-dessus) se sont facilement imposés en finale samedi dernier, 6 à 0 face à l'Uruguay. Dans le match pour la 3e place (photo ci-dessus), une autre sélection argentine, les Dogos, a vaincu l'équipe locale et organisatrice, le Tri Gay mexicain.
Au-delà des résultats sportifs, cette compétition célèbre avant tout la diversité et reste évidemment ouverte aux hétérosexuels. Jesus Emmanuel Maceda Jassa, joueur hétéro, a rejoint le Tri Gay quelques semaines avant le Mondial. «Pour moi l’hétérosexualité n’est pas la norme. Avec mes convictions, il est plus facile d’intégrer cette équipe. Sur le terrain, on se fiche de savoir qui est homo ou pas. Et nous avons le même niveau que n’importe quelle autre équipe amateur.»
Ouvert aux hétéros
Le foot, une nouvelle forme d'activisme? C'est une des motivations de Bob Maes, joueur belge des Pink Devils (en référence à la sélection nationale belge des Red Devils) et qui a profité de vacances au Mexique pour compléter les rangs du Tri Gay. «Il y a plusieurs voies pour arriver à nos droits. Les marches et le lobbying politique en sont une. Le sport aussi. Ce n'est pas parce que les lois changent que les mentalités aussi. Le sport est un bon moyen pour y arriver.»
Entre sport et activisme, le Mondial de football gay s'inscrit dans une série de rencontres internationales à destination des communautés LGBT. «Chaque fois qu’une compétition de ce type est organisée, les mentalités évoluent dans le pays où elle se déroule. Les gens comprennent les enjeux d’avoir une équipe de football gay ou des sports gays. Ils réalisent que les homosexuels ne sont pas tous ultra efféminés et ne sont en rien marginaux. Nous sommes présents dans tous les domaines de la vie: le travail, la famille, les loisirs», explique Walter Garcia, nouveau visage de la lutte contre le sida en Amérique Latine.
«Carton rouge au sida»
Sur le bord du terrain, le joueur argentin apparaît sur un immense poster. Il adresse un «carton rouge au sida». C'est la première fois que l'Onusida fait appel à un sportif amateur et homosexuel pour sa campagne. Objectif, réduire de 50% les contaminations parmi les communautés LGBT d'ici à 2015. «Normalement, ce sont les grands joueurs en Europe qui sont choisis. L'Onusida a compris notre démarche. Nous ne faisons pas que jouer au foot dans un environnement qui nous protège mieux. Nous transmettons un message. Ça n'a pas de prix qu'un gay puisse faire cette campagne.»
Soutenus par L'Onusida, mais pas par la FIFA. En plein Euro en Ukraine et en Pologne, le monde professionnel du football n'a pas montré de signes positifs à l'égard du Mondial gay mexicain. Selon l'IGLFA, les deux entités sont plutôt dans l'ignorance que le rejet. L'homosexualité reste encore un tabou chez les sportifs de haut-niveau.
Photos: Delphine Rigaud pour TÊTU.
Par Delphine Rigaud jeudi 14 juin 2012
Source : http://www.tetu.com
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