Jenifer: «Peu importe qu'il ait deux mamans, un enfant a besoin d'amour»
Jenifer: «Peu importe qu'il ait deux mamans, un enfant a besoin d'amour»
INTERVIEW. L'ex-Star Académicienne vient de sortir un cinquième album. Elle qui se dit flattée de s'être déjà fait «dragouiller» par des filles est comme un poisson dans l’eau avec les cultures gay et lesbienne! Elle déclare à TÊTUE son positionnement en faveur du mariage et de l'adoption pour tous.
Entre la sortie de son cinquième album et la diffusion attendue de la deuxième saison du télé-crochet à succès The Voice, Jenifer est toujours autant sous le feu des projecteurs. Son engagement en faveur des causes LGBT ne faiblit pas d’un iota pour autant. L’artiste, révélée par la première saison de la Star Academy en 2001, est ainsi toujours aussi fière d’être la marraine de l’association Le Refuge, avec qui elle «essaie en ce moment de trouver des idées pour ramener des fonds». L’interview n’a pas encore démarré et on l’entend déjà, avec son agent, parler de Grindr, de François Sagat, de The L Word... Difficile de trouver plus friendly que Jenifer!
TÊTUE: Vous semblez comme un poisson dans l’eau avec les cultures gay et lesbienne!
Jenifer: (Elle rit). C'est parce que j’ai beaucoup d’amis homos, pratiquement tous le sont d’ailleurs. Ça a toujours été comme ça.
The L Word, c’est une copine lesbienne qui vous en a parlé? Et qui est votre personnage préféré?
Non, en fait j’y suis venue naturellement, j’étais curieuse de voir la série et j'ai complètement accroché. J’ai tous les coffrets DVD à la maison. Sauf le dernier, il me le faut. Ma préférée c’est Shane! J’aime beaucoup son côté fonceuse. J’aime les gens qui n’hésitent pas à aller jusqu’au bout de leurs passions, quitte à se bruler les ailes parfois.
Vous suivez les débats qui opposent pro et anti-mariage pour tous en ce moment?
Ça me rend dingue qu'en 2012 on en soit encore là! J’aimerais que le choix soit possible pour tout le monde. Et pour l’adoption aussi. Je pense qu’un enfant a besoin d’amour, peu importe que ce soit de deux papas ou de deux mamans.
Vous comprenez les artistes et personnalités françaises qui cachent leur homosexualité aujourd’hui?
Ils ont peur du jugement et je trouve ça triste. Je n’ai pas l’impression que ce soit un tabou dans le monde de la chanson française, mais peut-être que je vis un peu trop dans ma bulle. En tout cas je ne connais pas d’artiste qui ne s’assume pas.
Votre dernier album, L'Amour et moi (pochette ci-contre), est le plus pop à ce jour. Vous êtes d’accord avec ça?
Oui, j’aurais aimé faire de la soul ou du jazz mais il faut avoir le potentiel pour (rires)! Mes albums ont globalement toujours été très pop, cette musique m’a toujours attirée et permis de partager avec les gens qui m’écoutent. L'Amour et moi est pop et entraînant mais comporte aussi des musiques un peu plus douces car j’avais envie de moments intimistes… Il y a beaucoup de désir dans cet album. Il évoque l’ivresse, la passion, la douleur.
Sur ce thème de l’amour et du désir justement, certaines chansons sont extrêmement pessimistes!
Oui mais en même temps (elle marque une pause)… Qu’est-ce que c’est bon! Je suis quelqu’un de passionnée, quand j’aime c’est à m’en faire mal au bide, et forcément je l’évoque dans mes chansons.
Sur les réseaux sociaux, on a pu vous voir poser sur une photo aux côtés d’Eva Longoria ou encore discuter avec Perez Hilton (lire notre article). Quelle classe!
J’ai rencontré Eva Longoria dans un gala de charité où j’étais invitée. Quand j’ai chanté elle s’est levée et elle m’a dit «You’re amazing!» Elle est très sexy, très sympa et pas con du tout. Je vais essayer de l’inviter à un événement pour Le Refuge, cette asso dont je suis la marraine et dont je veux absolument qu’on parle...
Cette association vient en aide aux jeunes homos mis à la porte par leur famille après avoir fait leur coming out…
Dans mon entourage il y a pas mal d’homos et c’est une cause qui me touche, j’applaudis tous les bénévoles de l’asso. Il y a beaucoup de choses qui me dégoutent… J’ai, par exemple, été très très très choquée quand Nicolas Noguier (le fondateur de l’association, ndlr) m’a parlé du taux de suicide chez les ados homos. Et je ne pensais pas qu’on pouvait, encore aujourd’hui, se faire rejeter par les siens parce qu’on aime quelqu’un du même sexe.
On sent que la cause vous tient vraiment à cœur…
Oui, parce que je suis maman et que je ne me vois pas foutre dehors mon fils parce qu’il aime un mec! Ceux qui font ça me débectent…
On vous sent aussi proche de la cause féministe. Vous êtes montée sur scène pour Les Monologues du vagin, vous avez apporté votre soutien à l'association féministe Paroles de femmes... Beaucoup dénoncent le sexisme qui règne dans le monde de la musique. Est-ce que c’est quelque chose que vous avez vécu?
Pas du tout!
Et dans le jury de The Voice, ce n’est pas trop dur de s’imposer face à trois hommes?
Absolument pas, j’ai bien recadré les choses dès le départ (rires)! Non je plaisante, ils sont adorables. Même si on est l’un contre l’autre, on mène presque un travail d’équipe, entre nous il n’y a pas de concours de… (elle hésite) de bites (rires)!
Sur TÊTU.com cette année, c’est votre chanson Le Fil qui a été élu «tube de l’été», devant Turn Up The Radio de Madonna et Call Me Maybe...
(Elle coupe et fredonne Call me maybe) J’en peux plus de cette chanson! A propos du sondage, je suis très touchée, très flattée. J’ai l’impression que mon public est de plus en plus mixte…
J’ai cru que vous alliez dire «de plus en plus gay»!
Mais oui, aussi! Je m’en suis rendu compte sur mes dernières tournées. Plein de mecs, de couples de nénettes… Ils me parlent parfois de leurs problèmes et j’essaie de les aider psychologiquement. Par exemple, il y a un couple de jeunes filles que je vois assez régulièrement, une d’entre elles a annoncé à ses parents qu’elle était homo et ces derniers l’ont foutue dehors. Si les parents de sa copine ne l’avaient pas recueillie, elle serait seule et dans la rue...
Est-ce que vous avez conscience de plaire autant aux filles qu’aux garçons ?
Non, je ne m’en rends pas bien compte, mais c’est flatteur! Je suis hétéro, mais j’ai déjà rencontré des jeunes filles qui étaient un peu… disons qu’elles m’aimaient bien et qu'elles m’ont dragouillée (rires)!
Et vous, vous avez déjà «dragouillé» une fille?
Non, même si je me suis déjà amusée avec une fille…
Dans une interview au site Pure People, vous décrivez l’adolescente que vous étiez: «casse-cou», «garçon manqué». C’est-à-dire?
J’ai fait vivre un peu l’enfer à mes parents. Non seulement j’étais une menteuse - je faisais gober n’importe quoi à ma mère pour ne pas qu’elle s’inquiète quand j’allais passer des concours de chant - mais j’étais aussi une vagabonde. Je vagabondais beaucoup, soit avec des filles qui étaient complètement garçons manqués, soit avec des garçons. J’étais plutôt du genre à jouer au foot dans les cours d’école, à grimper aux arbres, à fumer. Jouer à la poupée ça m’ennuyait profondément!
Et votre look, à l’époque?
J’étais très souvent en mode baggy-turban, d’ailleurs on a pu le voir dans le casting de la Star Ac' (rires)! Mais en même temps j’aimais bien être coquette parfois. Enfin, en jean et basket quand même hein!
Retrouvez également une interview «very TÊTU» de Jenifer dans le magazine TÊTU du mois de décembre, en vente actuellement.
Photos: DR.
Par Mélanie Vives jeudi 22 novembre 2012
Source : http://www.tetu.com
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