Un appel aux dons lancé pour financer un docu sur «Le Baiser de Marseille»

La réalisatrice Valérie Mitteaux espère pouvoir tourner un film autour du désormais célèbre «Baiser de Marseille». La vidéaste a posté son projet sur un site de financement participatif.



Il a été le baiser le plus médiatisé de l’année 2012! La photo des deux jeunes filles s’embrassant à Marseille, le 23 octobre, sur fond de manifestations anti-mariage pour tous a fait le tour du web et a été élevée au rang de photo culte. C’est à partir de ce buzz que Valérie Mitteaux (ci-dessous), avec la société de production marseillaise Films de Force Majeure, a décidé de réaliser un documentaire. Le but: décrypter le cliché et «comprendre pourquoi s’affiche tout d’un coup cette nouvelle homophobie assez trash en même temps qu’elle est dorénavant organisée». Ce n’est pas la première fois qu’elle s’attaque à un sujet LGBT. Souvenez vous, nous avions interviewé cette réalisatrice à l’occasion de la sortie de son docu Fille ou garçon, mon sexe n’est pas mon genre.


Pour mener à bien son projet, «fait dans l'urgence», elle en appelle à... vous. Valérie Mitteaux a posté son projet sur Ulule, un site de crowdfunding. Le principe: les internautes peuvent donner de l’argent pour financer les projets de leur choix et bénéficier de contreparties proportionnelles au don.

«Un acte citoyen très fort»
Elle qui habite au Portugal mais qui a minutieusement suivi les débats autour du mariage pour tous a été «révoltée par la violence et la brutalité d’une homophobie qui ne veut pas dire son nom!» Une violence qui explique peut-être, en miroir, le succès du cliché des jeunes filles.
«Le projet part de la photo et on a essayé de voir ce qui se passe autour. Ces deux jeunes femmes sont dans l’empowerment, leur acte spontané est très fort en terme de citoyenneté, explique la réalisatrice. D'autant qu'elles ne sont pas lesbiennes, elles ne sont pas militantes (lire notre interview). Mais soudainement, elles ont une espèce d’instinct super fort, né du ressenti insupportable d'assister par hasard à ce rassemblement de 400 personnes contre l’égalité des droits. Cela montre que pour une grande partie de la population, c’est entendu. La société avance plus vite que les lois, on le sait...»

Un mois pour soutenir le projet
A partir d’entretiens avec Julia et Auriane, le photographe de l’AFP Gérard Julien qui a pris le cliché en question, mais aussi des experts de l’image, des politiques, ou encore des militants anti-mariage pour tous, la réalisatrice veut plonger dans l’image pour arriver à la question plus large qu’elle pose: où la France en est-elle avec l'homosexualité?

Le lieu du baiser, Marseille - l’équipe attend d’ailleurs la labellisation Marseille 2013 - n’est par ailleurs pas anodin et rend son analyse encore plus intéressante. «C’est une ville où vivre son homosexualité est un peu... particulier. Il y a encore une sonnette pour entrer dans la seule boîte connue du centre-ville. La notion de genre est très figée, tu te sens dans un univers hétérosexuel plutôt rigide.»

Le tournage va commencer dans quelques jours, mais si vous voulez soutenir le projet, vous avez encore un mois pour le faire ici!

Photo du «Baiser de Marseille»: Gérard Julien/AFP. Photo de Valérie Mitteaux: Estelle Fenech.

Par Elsa Bastien mardi 19 février 2013

Source : http://www.tetu.com