«La Princesse qui n’aimait pas les princes», un spectacle pour enfants qui dérange les anti-égalité
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«La Princesse qui n’aimait pas les princes», un spectacle pour enfants qui dérange les anti-égalité
La compagnie La Môme Perchée déplore des annulations de la part de la municipalité du Perreux-sur-Marne qui juge le spectacle inopportun pour des enfants.
A partir du 26 février, la compagnie La Môme Perchée présentera sa nouvelle création au Pocket Théâtre à Nogent-sur-Marne (Val de Marne). La Princesse qui n’aimait pas les princes est l’adaptation d’un conte écrit par Alice Brière-Hacquet (aux éditions Actes Sud): «Il était une fois, dans un beau et paisible royaume, une jolie princesse qui réussit un jour une superbe mayonnaise. Les princes de la terre entière défilent alors un à un pour demander la main de la princesse. Mais “non, merci bien”, aucun d’entre eux ne trouve grâce à ses yeux. Pas plus les courageux pleins de bleus que les prudents qui vont à pas lents. Pas plus le superman masqué champion de karaté qui a inventé l’eau froide à réchauffer. Le miracle se produit enfin lorsqu’une jolie fée apparaît…» Destiné au jeune public, le spectacle mélange les arts vivants et l’animation. Mais il semble en déranger certain.e.s…
UNE PRINCESSE PAS CONVENTIONNELLE
Pour la compagnie de théâtre La Môme Perchée, ce conte est «un merveilleux outil pour lutter contre l’homophobie, une discrimination toujours actuelle»: «Intimement liée à la problématique du sexisme et à des définitions stéréotypées de la masculinité et de la féminité, l’homophobie engendre l’exclusion, la violence verbale voire physique et souvent, un sentiment de malaise lorsque le sujet de l’homosexualité est soulevé. L’homophobie réduit un grand nombre d’individu.e.s à cacher leur orientation affective. Le spectacle abordera ce sujet avec délicatesse et beaucoup d’humour, amenant le public à échanger ensuite de manière décomplexée.»
Pour Delphine Orléach, la directrice artistique de la compagnie et metteuse en scène de la pièce, le récit de cette princesse pas comme les autres est un bon moyen d’interroger les enfants: «J’avais très envie d’adapter ce conte, explique-t-elle à Yagg. Il parle de la liberté d’être soi-même, du courage qu’il faut pour cela. C’est une histoire qui soulève aussi des questions sur les stéréotypes de genre. J’avais envie de raconter cette histoire de princesse pas conventionnelle qui évolue dans un univers très masculin, et qui ne rêve pas de se marier. Avec ce spectacle, notre souhait est de s’adresser aux plus jeunes, alors que ce sont des thématiques qui sont d’habitude plutôt abordées au moment du collège et du lycée.» Il est d’ailleurs soutenu par l’association SOS homophobie.
«ÇA DONNE ENVIE DE SE BATTRE»
Mais récemment, la compagnie a fait les frais de l’opposition de plus en plus virulente des anti-égalité qui s’attaquent à de nombreuses œuvres culturelles et outils pédagogiques qui cherchent justement à interroger les constructions sociales liées au genre, de Tomboy au livre pour enfants Tous à Poil, en passant par l’ABCD de l’égalité: «Une cinquantaine d’enfants d’un centre de loisirs devait venir voir le spectacle, raconte Delphine Orléach. Au moment de nous confirmer la sortie, la directrice du centre s’est rétractée. La municipalité avait décidé de tout annuler, mal à l’aise à l’idée que des enfants assistent à ce spectacle», raconte Delphine Orléach.
Pour la troupe, cette décision «s’inscrit dans la continuité des tentatives de censure d’œuvres considérées comme subversives.» La metteuse en scène entend bien ne pas se laisser abattre: «Dernièrement cette tendance s’est vraiment exacerbée. Ça donne envie de continuer, de se battre pour que des enfants puissent voir le spectacle.» La troupe a réagi et espère recevoir du soutien: «Nous demandons aux élu.e.s locaux, aux responsables des services culturels, de la petite enfance et de la jeunesse, aux directeurs et directrices de maisons de quartier, de centres de loisirs et autres structures d’accueil des enfants, aux directeurs et directrices d’établissements scolaires et aux enseignant.e.s, de s’engager contre les discriminations, pour l’égalité filles-garçons, et de permettre aux enfants d’assister au spectacle La Princesse qui n’aimait pas les princes, relais puissant de ces messages.»
Si le lecteur ne s’affiche pas, cliquez sur Teaser “La princesse qui n’aimait pas les princes” – Cie La môme perchée
Premières représentations du spectacle La Princesse qui n’aimait pas les princes:
Mercredi 26, jeudi 27, vendredi 28 février à 14h, samedi 1er et dimanche 2 mars à 11h. Mercredi 5 mars à 10h,
au Pocket Théâtre de Nogent-sur-Marne. Le 28 mars au Centre LGBT de Paris Ile de France. Durée: 40 minutes. À partir de 4 ans.
Publié par Maëlle Le Corre
Source : http://yagg.com/2014/02/25/la-princesse-qui-naimait-pas-les-princes-un-spectacle-pour-enfants-qui-derange-les-anti-egalite/
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