Comment l’homosexualité est évoquée au synode sur la famille

Pas question de bénir les couples de même sexe, mais des témoignages pourraient favoriser l'ouverture de l'église catholique.



Après avoir devisé pendant plusieurs jours de la façon dont il faut traiter les divorcé.e.s, les responsables de l’église catholique présents au synode sur la famille convoqué par le pape François ont abordé mercredi 8 octobre dans l’après-midi la question de la bénédiction des couples de même sexe. Les discussions ayant lieu à huis clos, on ignore quelle fut la teneur de leurs propos. Mais l’idée d’une telle évolution a été fermement exclue, rapporte La Croix.

FAUT-IL ACCUEILLIR LE COMPAGNON DE SON FILS GAY À NOËL?
Tout en ne leur permettant pas de bénéficier du même traitement que les hétérosexuel.le.s, les responsables ecclésiastiques sont tombés d’accord pour indiquer que les «personnes à tendance homosexuelle ne doivent pas faire l’objet de discriminations». Rien de nouveau sous le soleil de ce côté-là. L’inattendu est venu d’un couple hétérosexuel australien qui a témoigné en ouverture d’une session du synode.

Mavis et Ron Pinola, qui siègent au Conseil australien pour le mariage catholique et la famille, ont évoqué un couple d’ami.e.s dont le fils est homosexuel. «Ce couple se préparait à faire la fête en famille pour Noël lorsque leur fils gay leur a dit qu’il voulait aussi que son partenaire vienne, ont raconté les Pinola. Ce couple adhère pleinement aux enseignements de l’église et savait que ses petits-enfants le verraient accueillir son fils et son partenaire dans la famille. Sa réponse a tenu en quatre mots: “Il est notre fils”.»

Les deux Australien.ne.s voient dans cette histoire «un modèle d’évangélisation pour les paroisses lorsqu’elles doivent faire face à des situations similaires dans leur voisinage». «Le rôle de l’église dans son enseignement et sa principale mission consistent à faire connaître l’amour de Dieu», ont ajouté Mavis et Ron Pinola. On ignore comment ont réagi les responsables présents au synode, mais le couple d’Australien.ne.s n’a pas reçu que des applaudissements: un contributeur du Life Site News condamne fermement cette initiative d’accueil qui pourrait «encourager les petits-enfants à embrasser un mode de vie désordonné et dangereux».

MAUVAISE INTERPRÉTATION?
C’est justement sur ce type de vocabulaire offensant qu’une partie des responsables présents au synode souhaite évoluer. Pas question de changer sur le fond, mais certains proposent de modifier la forme, indique le Vatican Insider. Un participant a par exemple relevé que parler de l’homosexualité comme d’une conduite «intrinsèquement désordonnée» n’est pas la meilleure façon «d’inviter les gens à se rapprocher du Christ et de l’église».

C’est peut-être ce qu’a compris l’archevêque nigérian Ignatius Kaigama, présent au synode. S’il a accordé son soutien à la loi promulguée par le président Goodluck Jonathan en début d’année et qui réprime plus sévèrement l’homosexualité, il a indiqué que son appui a été «mal interprété», rapporte The Tablet. Lui ne souhaitait apporter son assentiment qu’aux éléments de la loi qui définissent le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. «Nous ne sommes pas favorables à la pénalisation des personnes qui ont des orientations sexuelles différentes, a-t-il précisé. Nous défendons toute personne homosexuelle qui serait victime d’intimidation, qu’on mettrait en prison ou qu’on voudrait punir. Le gouvernement veut peut-être les punir, mais pas nous. Et nous dirons au gouvernement de cesser de punir les personnes qui ont des orientations sexuelles différentes.»

Ce synode sur la famille doit durer jusqu’au 18 octobre.

Photo Capture

Publié par Julien Massillon

Source : http://yagg.com/2014/10/09/comment-lhomosexualite-est-evoquee-au-synode-sur-la-famille/