Iran: Comment la société impose le changement de sexe aux homos
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Iran: Comment la société impose le changement de sexe aux homos
Plusieurs États ont appelé l'Iran à respecter les droits humains des personnes LGBT, mais le pays continue à appliquer la peine de mort.
Sur 291 recommandations adressées à l’Iran le 31 octobre 2014 lors de l’examen périodique universel mis en place par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, 11 concernent le traitement réservé par ce pays aux personnes LGBT. L’Argentine, l’Espagne, l’Italie, l’Islande, l’Uruguay, le Chili, le Danemark, Israël, le Canada, le Luxembourg et les Pays-Bas ont conseillé à l’Iran de revenir sur sa législation punissant de mort les personnes homosexuelles. Ces États ont également préconisé à Téhéran de protéger les LGBT contre la torture ou les mauvais traitements, a souligné le Réseau iranien lesbien et transgenre dans un compte-rendu de la réunion.
«IL Y A 20 ANS, L’HOMOSEXUALITÉ ÉTAIT INTERDITE EN OCCIDENT»
Ces appels du pied ont fort peu de chances d’être mis en œuvre. La République islamique a jusqu’au mois de mars 2015 pour définir quelles recommandations elle compte appliquer, mais vu la réaction des représentant.e.s de l’Iran à cette rencontre, le respect des personnes LGBT est loin d’être une priorité. Le secrétaire général du Haut Conseil iranien pour les droits de l’Homme Mohammad Javad Larijani s’est indigné que l’on veuille «imposer à l’Iran un certain style de vie sous couvert de droits humains». De son point de vue, l’homosexualité est une «tendance» à laquelle l’Occident a succombé tout en attendant du reste du monde qu’il y soit aussi favorable.
«Les grands textes sur les droits humains ont été adoptés il y a environ 70 ans, a avancé l’Iranien, mais il y a encore 20 ans, l’homosexualité était interdite par les pays occidentaux, c’était une maladie, même aux États-Unis. Un génie de l’informatique, Alan Turing a été arrêté pour ses tendances homosexuelles à Los Angeles (sic) et il a été forcé à suivre une cure de progestérone pour guérir de sa maladie. Pendant 50 ans, personne en Occident ne disait que les lois interdisant l’homosexualité étaient en contradiction avec les droits humains.»
«ON LEUR MONTRE À QUEL POINT C’EST FACILE»
Pour échapper à la mort et à la réprobation, nombre de personnes homosexuelles en Iran sont poussées à changer de sexe. Un documentaire diffusé ce samedi 8 novembre par la BBC a permis de suivre le parcours de Donya, une lesbienne qui a longtemps considéré l’éventualité d’une transition, notamment parce que la police la trouvait trop masculine et l’incitait à changer de sexe. Pendant sept ans, elle a bénéficié d’un traitement hormonal, mais elle a tout remis en question lorsqu’il a été question d’opération. Grâce à des discussions avec des ami.e.s en Suède et en Norvège, elle a finalement accepté son homosexualité.
Aucune loi ne prévoit de changement de sexe obligatoire pour les personnes homosexuelles. Mais la pression sociétale en faveur de cette option est très forte. Ému par le témoignage d’une femme trans’ qui a évoqué son sentiment d’être enfermée dans un corps d’homme, l’ayatollah Khomeini avait émis une fatwa pour permettre aux personnes concernées d’entreprendre les démarches nécessaires pour que leur état civil corresponde à leur genre. Une solution imposée aux homos, aux bi.e.s et aux trans’, sans que leur consentement soit réellement sollicité. «Quand on est transgenre et qu’on ne souhaite pas être opéré.e, on n’a pas d’autre choix, a souligné Hossein Alizadeh de l’International Gay and Lesbian Human Rights Commission dans une interview à la BBC. Pour le gouvernement, soit vous faites l’opération et vous êtes reconnu.e avec une nouvelle identité de genre, soit votre existence est illégale et donc condamnable.»
Beaucoup se plient à ce chantage. «On leur montre à quel point c’est facile, explique Shabnam, une psychologue. On leur promet des papiers et même avant l’opération, on leur accorde le droit de marcher dans la rue en portant les vêtements de leur choix. On leur promet même un prêt pour payer l’opération.» Persuadée qu’elle était malade et qu’elle devait changer, Marie (photo), aujourd’hui âgée de 37 ans, a accepté l’offre que lui ont faite les médecins. Mais depuis l’opération, elle rencontre encore plus de difficultés, en plus de son sentiment d’avoir été «abîmée physiquement». Selon des chiffres avancés par la BBC, 45% des opérations de réassignation en Iran concernent en réalité des gays et des lesbiennes qui ne sont pas trans’.
Photo Capture
Publié par Julien Massillon
Source : http://yagg.com/2014/11/10/iran-comment-la-societe-impose-le-changement-de-sexe-aux-homos/
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