Brown Boi Project: une nouvelle communauté pour les butchs et les trans
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Brown Boi Project: une nouvelle communauté pour les butchs et les trans
En Californie est née une communauté originale qui rassemble, lors de «retraites», de jeunes femmes masculines et hommes, trans ou non, de couleur. Pour mieux prendre soin de soi et des autres.
Ils se définissent comme trans, hommes biologiques, «êtres aux deux esprits», ou «femmes lesbiennes ou queers qui tendent vers le côté masculin du spectre du genre». Ce qui comprend «un large éventail d'identités telles que butch, stud, aggressive/AG, tom, macha, boi, dom...» Tous, au-delà de leurs identités individuelles, qu'ils soient homos ou hétéros, se reconnaissent sous le concept de «brown boi». Brown, «marron», parce qu'ils ne sont pas blancs, et boi (se prononce comme «boy», «garçon») parce qu'ils et elles ont un look masculin, et qu'ils sont jeunes (moins de 35 ans). Tou(te)s ont encore un point commun: professionnellement, ce sont des leaders, des chefs.
Depuis 2010, les bois de couleur ont leur propre espace à Oakland, en Californie, grâce au Brown Boi Project. De quoi s'agit-il? D'une communauté organisée autour de «retraites» collectives, destinées à la réflexion, au bien-être, et surtout à la prise de conscience de ses propres privilèges. Car la masculinité et le statut de chef «confèrent certains privilèges qu'il faut transformer en des outils de justice de race et de genre», décrypte B. Cole (photo ci-contre), la consultante américaine à l'origine du projet.
Être une vraie famille pour les femmes
Après des études à la London School of Economics et «une dizaine d'années d'expérience comme consultante queer de couleur» -notamment à la Maison Blanche-, B. Cole a ressenti «le désir de créer un monde où les personnes masculines, qu'elles soient hommes ou femmes, hétéros ou queers, puissent être en bonne santé, mais aussi de vrais partenaires, de vrais amis, une vraie famille pour les femmes»
Comment fonctionne le Brown Boi Project? «Nous réunissons des jeunes leaders (directeurs d'entreprise, designers de mode...) qui désirent opérer des changements dans leur vie, leur famille ou leur communauté», raconte B. Cole. «On a même un boucher venant de la Caroline du Nord rurale!» Les participants sont recrutés par candidature, et les heureux élus «sont envoyés en Californie pour la retraite».
Des privilèges masculins
Durant ce repli de cinq jours, ils vivent ensemble, réfléchissent à la construction de l'autorité. «Ils participent aussi à des discussions sur l'identité, la famille, le pouvoir, l'oppression...» Les brown bois y acquièrent des compétences solides en matière d'organisation communautaire, de communication... Il s'agit, en somme, d'apprendre à prendre soin de soi et des autres.
Crystal (photo ci-contre), brown boi d'origine cubaine et fondatrice de la marque de vêtements marimacho, nous raconte sa retraite. «J'ai trouvé le projet par Facebook et j'ai tout de suite été attirée. On a surtout parlé des privilèges masculins. J'ai compris que, même si j'étais une femme et que j'avais un corps de femme, j'avais, en étant masculine, des privilèges masculins.»
«Ma façon de me comporter me confère un certain respect que les personnes féminines n'ont pas, et j'ai réalisé l'importance de leur faire une place, continue-t-elle. Le problème, c'est que notre seul modèle de masculinité, c'est souvent... les hommes!»
«Être entre personnes de couleur crée aussi un bon espace de réflexion, car le racisme est présent de manière discrète dans de nombreuses situations.»
Un concept «radical et brillant»
Mimi, autre brown boi, conclut:«le concept dans son ensemble est brillant, réel et radical, car il est entièrement centré sur l'amour. Quand on s'aime et qu'on travaille sur soi, on est incroyablement mieux équipé pour aider notre communauté.»
Le Brown Boi Project vient d'ailleurs de publier Freeing Ourselves, un guide de santé unique en son genre puisqu'il est destiné aux personnes masculines de couleur. Celui-ci couvre diverses problématiques comme la consultation gynécologique pour les personnes trans ou masculines, l'alimentation, la pratique physique ou le traumatisme sexuel, et devrait être traduit en français en 2012 grâce au soutien du Queer African Youth Networking Center et du People projet.
Regardez le reportage réalisé par le magazine américain Curve (en anglais):
Photos: Brown Bois 2010/Anthony Dimaano
Photos Crystal: Suzanne Wilson pour TÊTUE
Par Suzanne Wilson jeudi 01 décembre 2011
SweetAngel- Admin
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