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Tender Forever: «J’ai envie de donner du pouvoir aux femmes!»

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Tender Forever: «J’ai envie de donner du pouvoir aux femmes!» Empty Tender Forever: «J’ai envie de donner du pouvoir aux femmes!»

Message par SweetAngel Lun 9 Jan 2012 - 17:05

INTERVIEW. L’artiste d’origine girondine, exilée aux Etats-Unis et qui n’a jamais caché son homosexualité, est bientôt de retour en France pour deux concerts. Pour TÊTUE, elle présente son dernier EP, revient sur son année 2011 et explique à quel point elle aime «donner du pouvoir aux femmes».

La dernière fois qu’on avait eu de ses nouvelles, en 2010, elle venait de sortir son troisième et dernier album, s’éclatait sur la scène des Femmes S’en Mêlent à Bordeaux et pointait le machisme du milieu musical français. Depuis, Tender Forever, artiste ouvertement lesbienne et très engagée sur les questions féministes et queer, a multiplié les «aventures multimédias». La Française vient aussi de sortir un EP, prépare ses prochaines tournées et est concentrée sur de nombreux projets. Parmi lesquels une collaboration avec le théâtre de la Gaîté Lyrique à Paris, qui mettra bientôt à l'honneur la ville de Portland, où elle est exilée depuis des années…

En attendant son retour en France pour deux concerts, à Bordeaux et en région parisienne à la fin du mois, TÊTUE l'a contactée par téléphone.

TÊTUE:Tender Forever: «J’ai envie de donner du pouvoir aux femmes!» Tender-web Peux-tu nous parler de Where Are We From, ton dernier EP?

Tender Forever: J’ai décidé de faire un EP et non un album parce que j’avais envie de faire quelque chose de thématique. C’est toujours un peu thématique ce que je fais, mais là c’est encore plus spécial: il y a beaucoup de choses qui touchent à la thématique de la famille et des choses auxquelles, musicalement, je n’avais pas encore touché. Il y a énormément de percussions – c’est quelque chose qui m’intéresse toujours beaucoup – dont certaines sont inspirées de rythmes flamenco. Je suis née en France mais ma famille est espagnole, dans cet EP j’ai essayé de recréer mes origines perdues. A propos de l’écriture, j’ai toujours la même façon de fonctionner: je m’enferme pendant quinze jours.

A part la préparation de cet EP, qu’est-ce qui s’est passé pour toi en 2011?
J’ai beaucoup travaillé au développement de projets, bossé sur des aventures multimédias, gagné une subvention de la part de la ville de Portland sur un de ces projets. Mes nouvelles performances, celles avec lesquelles je suis partie en tournée en novembre (aux Etats-Unis, NDLR), sont des choses encore un peu plus expérimentales, qui interagissent avec de la vidéo, de la narration.

On a aussi pu te voir, dans une vidéo, interpréter un morceau de rap français aux côtés de Mirah!
C’était vraiment fun! J’ai toujours fait du rap en fait, je pense que c’est une des toutes premières choses que j’ai faites dans la vie. Quand j’avais dix ans, j’avais de l’énergie et j’habitais dans un village tout paumé! C’était une voie qui était facile pour moi, je n’avais pas besoin d’instrument, juste de m’asseoir et d’inventer des mots… J’ai, aussi, toujours été quelqu’un d’un peu en colère, hyper rebelle.

Dans cette vidéo, tu es déguisée en homme macho et Mirah joue les femmes opprimées…
Dans ce clip, je suis un peu l’alter ego de Mirah, qui lui dit ce qu’elle est, ce qu’elle doit faire et ce qu’elle deviendra. C’est aussi un peu une figure paternelle, dans une atmosphère à la Scarface, avec ce côté un peu macho, oui, et très effronté. On aimerait bien bosser à nouveau ensemble mais on est très occupées, faut qu’on arrive à se trouver au même endroit au même moment...

Regardez Low Self Control, le duo de Mirah et Tender Forever:



Tu as d’autres envies ou idées de duos féminins?
Ouais, j’ai envie de faire de la musique qu’avec des meufs! J’ai vraiment envie de faire un groupe de nanas, ça m’a toujours toujours intriguée, et en France j’ai jamais pu le faire. Ça fait partie des projets solides que j’ai envie de réaliser dans l’année qui arrive.

Tu es présente sur la scène féminine et féministe française, mais aussi aux Etats-Unis. On t’a vue au festival Les Femmes S’en Mêlent il y a deux ans, à la Ladyfest cette année. Ça a l’air de prendre de plus en plus d’importance pour toi, non?
C’est vraiment vraiment très important, et pour moi ça n’a rien à voir avec le fait d’être lesbienne ou gay ou queer, peu importe comment les gens m’appellent. Ça a à voir avec le fait de donner du pouvoir aux femmes, de m’en donner, mais aussi d’en donner aux autres, d’injecter une dose d’accomplissement pour toutes les personnes qui sont des femmes.

Je n’ai pas toujours eu conscience à 100% de l’impact que je pouvais avoir. Depuis six ans, les retours que j’ai sont de plus en plus percutants, notamment auprès des adolescents. Ma mission, elle est aussi là, de leur faire passer des idées de liberté. C’est pour ça que lors de la dernière tournée que j’ai faite aux US, je n’ai fait que des concerts «all ages» (la vente d’alcool y est interdite et par conséquent les moins de 21 ans autorisés, NDLR). Quand tu reçois des lettres d’ados – et bien souvent ce sont des jeunes nanas – qui te disent que leurs parents les ont foutus à la porte parce qu’ils sont homos, qu’ils ont envie de se flinguer mais qu’ils sont venus à ton concert et que ça les a boostés, ton implication devient hyper grande. Parce que ces personnes, ça pourrait tout à fait être moi.

Tu compares souvent les systèmes américain et français. Il t’est arrivé de déclarer que les femmes ne se bougeaient pas assez pour faire de la musique en France. Tu ne penses pas que les choses sont en train de bouger?
La différence est tellement énorme avec ici… Je ne devrais pas juger et regarder mes compatriotes françaises comme ça mais… Il y a tellement de liberté ici, j’ai l’impression que tout est faisable et j’ai rarement l’impression d’être jugée sur mon genre. Mais ce n’est pas une question d’intelligence, c’est culturel.

La différence, pour moi, elle tient au fait que quand je vais en France je souffre vachement, 90% du temps on m’appelle «Monsieur» alors qu’ici c’est jamais le cas. Pour moi c’est hyper important, ça veut dire qu’on est toujours dans une sorte de dualité des genres et c’est tellement ennuyeux. Du coup, ça tombe sous le sens que les nanas manquent d’initiatives, il y a tellement de pouvoirs tenus par l’homme…

Tender Forever: «J’ai envie de donner du pouvoir aux femmes!» Tender580-2

En 2007 tu déclarais «On est dans le pays des droits de l’homme et on est hors-la-loi», en faisant référence aux droits des LGBT français. Quatre ans plus tard, il n’y a eu aucune grande avancée. Est-ce que tu t’intéresses toujours à la politique française?
J’écoute les infos françaises tous les jours. Ça me fascine de voir que rien n’a bougé, c’est fou d’être dans un déni pareil! Les politiques ne comprennent pas que l’avancée pourrait être énorme et qu’ils pourraient remporter beaucoup de votes sur ce coup-là! On est vraiment un pays old-fashioned.

Cela dit, dans l’Etat américain où tu résides, l’Oregon, on ne peut pas se marier non plus...
Oui c’est la même chose. Ici on a l’équivalent du pacs, le domestic partnership. Tu peux donc faire ça, mais c’est de la poudre aux yeux, c’est de la merde et ça ne veut rien dire. Ceci dit, ici c’est très intéressant car les choses bougent beaucoup, et je ne serais pas surprise de voir enfin, dans les deux années qui arrivent, une loi fédérale aux Etats-Unis (sur la question du mariage, NDLR). C’est vraiment très compliqué mais ça peut arriver très vite.

Comment se porte la scène musicale féministe et lesbienne de Portland? Elle est toujours aussi fournie?
Oui, il y a toujours des milliers de choses, j’adore! Et on travaille beaucoup avec des mecs en fait, qui sont hyper féministes. Il n'y a pas de ségrégation au niveau des genres. A Portland, si t’es homophobe, t’es une farce, t’es une grosse blague!

Regardez un live de Then If I'm Weird I Want To Share, extrait de son 1er album:



Where Are We From, EP de Tender Forever (K Records/Vicious Circle)
En concert le 28 janvier à Bordeaux (33) et le 29 à Saint Ouen (93).

Photos: DR et capture d'écran.

Par Mélanie Vives lundi 09 janvier 2012

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Message par Rock Mer 11 Jan 2012 - 1:56

Super cette article.
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