Pour déterminer si une fille est lesbienne ou non, on se fie souvent à la coupe de cheveux, à l'attitude ou au look. Et souvent, on se trompe. Etre lesbienne: une affaire d'apparence, mais pas seulement...
Look andro, tatouages, cheveux courts... L'héroïne de Lip Service, Frankie, serait-elle lesbienne? Pas tout à fait, elle est bi.
Si je vous dis «cheveux courts, tatouage, bague au pouce, style androgyne», 99,99% d'entre vous répondront: «Capitaine, lesbienne droit devant!» «C'est sûr que le look compte beaucoup, admet Salima, 23 ans. Une fille en baggy attire forcément plus le regard qu'une nana qui porte une jupe et des talons. Il y a cette espèce de confusion des genres qui met la puce à l'oreille.» Plus radicale, Karine, 34 ans, affirme: «Moi c'est bien simple, mon gaydar se met en position 'off' dès que je vois une robe. Mais il faut dire que je suis plutôt attirée par les butchs...»
Gestes et attitude
D'autres filles préfèrent se fier à certains détails (y compris surprenants!) plutôt qu'à la vue d'ensemble: «La couleur des chaussures est super importante, croit savoir Camille, 22 ans. Si elle sont rouges c'est un signe!» «Un bracelet de force ou un piercing à l'arcade vont davantage attirer mon regard qu'un style vestimentaire, confie Anna, 27 ans. Quand j'ai un petit doute, je regarde les mains: en général ça ne trompe pas. Il m'est arrivé plus d'une fois de rencontrer des filles qui ne se coupaient que les ongles du pouce et de l'index... Pas très glam' mais au moins c'était clair!»
Quid des fems, ces «lesbiennes invisibles» souvent prises pour des hétéros? Si l'on en croit ces témoignages, être lesbienne ne serait qu'une simple histoire de look. Que nenni! «La démarche est hyper importante, affirme Camille. Les lesbiennes, même féminines, ont une façon de marcher qui leur est propre, un peu cowboy quoi.» Pour Salima, «les gestes et l'attitude rentrent évidemment en compte. Une lesbienne se repère aussi à l'attention qu'elle porte aux autres filles, à sa manière de les regarder. C'est aussi pour ça qu'il est plus facile de repérer une lesbienne quand elle est avec sa copine ou une bande d'amies.» «Qu'elle soit très masculine ou au contraire très féminine, une fille qui me regarde avec insistance éveillera forcément mon intérêt», ajoute Anna.
Victime des clichés
Charlotte, 25 ans et elle-même très féminine, ajoute: «J'essaye de ne pas me fier aux clichés, car j'en suis souvent victime. Quand je vais dans un bar lesbien avec ma copine, je passe pour la bonne pote hétéro qui vient faire du tourisme.» Du coup, en plus des jupes et des talons, Charlotte a adopté ce qu'elle appelle «des signes de reconnaissance»: «J'en avais marre de passer inaperçue. Depuis quelques temps, je porte une bague au pouce, même si je pense que ça ne changera pas grand chose.»
Au final «repérer une lesbienne est vraiment de l'ordre du ressenti, estime Anna. Le gaydar se développe au fil du temps et des expériences de chacune.» «On se base sur des clichés et des codes en sachant pertinemment qu'ils ne marchent pas à 100%, reconnaît Salima. Du coup, il arrive de se tromper. Et heureusement d'ailleurs! Cela prouve qu'on n'est pas obligées de rentrer dans un moule pour s'affirmer en tant que lesbienne.»
Par Marie Slavicek dimanche 07 octobre 2012
Source : http://www.tetu.com