Chris New («Week-end»): «On s'est inspiré de notre expérience de l’amour»
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Chris New («Week-end»): «On s'est inspiré de notre expérience de l’amour»
Face au succès de ce magnifique film gay dans les cinémas parisiens, les producteurs ont décidé de sortir le film dans d'autres villes. Rencontre avec Chris New, co-star de cette histoire d'amour gay dans laquelle beaucoup se retrouvent.
Sorti dans seulement deux salles à Paris, le film anglais Week-end mis en scène par Andrew Haigh a réalisé une semaine exceptionnelle avec souvent des salles combles. C'était cette semaine la meilleure moyenne de spectateurs par copie à Paris! Face à cet accueil enthousiaste, le distributeur a décidé d’élargir la sortie de ce drame particulièrement touchant en province. Certaines villes prennent le film en décalé à partir du 11 avril, comme Toulouse, Orléans, Montpellier, Grenoble, Tours, Nantes et Lille. Après avoir publié un entretien avec le réalisateur Andrew Haigh, TÊTU vous propose de mieux connaître l’acteur anglais Chris New, 30 ans, qui incarne le beau Glen.
TÊTU: Vous êtes l’une des deux révélations de Week-end. La très grande majorité des spectateurs vont vous découvrir avec ce film bouleversant. Qu’aviez-vous fait avant?
Chris New: Je viens d’une petite ville de la grande banlieue londonienne. J’ai surtout travaillé jusqu’ici au théâtre et j’ai été élève à la RADA (La Royal Academy of Dramatic Art). J’avoue que je n’étais pas très tenté par le cinéma. Les tournages ne m’excitaient pas vraiment. J’ai longtemps attendu le metteur en scène qui me surprendrait, me bousculerait. Et Andrew Haigh est arrivé.
Comment avez-vous réagi quand vous avez reçu le scénario de Week-end?
Andrew a été tout de suite très clair. Son scénario était très bien écrit, mais il nous a fait comprendre que nous pourrions en discuter ensemble, tester des choses. C’est pour cela que j’ai de suite voulu m’embarquer dans cette aventure. Quand les répétitions ont commencé, et qu’une intense complicité est née entre Tom, Andrew et moi, nous avons compris que nous pouvions faire encore plus dans l’épure, la simplicité. Tout en transmettant des émotions aussi fortes. On a aussi improvisé en puisant dans notre expérience de l’amour. Je pense que c’est la raison pour laquelle le film semble aussi naturel et libre.
Le film et sa force repose entièrement sur le fait que l’on croît d’emblée à l’amour naissant qui vous unit à Tom Cullen (qui incarne Russell, son amant dans le film). Comment avez-vous travaillé à ce point l'alchimie qui vous emporte?
Dès les premières répétitions, nous avons été sur la même longueur d’onde. Personne n’essayait de prendre de l’ascendant sur l’autre. D’imposer son jeu. Je pense aussi qu’en ne connaissant pas auparavant Tom, j’ai pu me jeter à fond dans cette histoire. Si je l’avais fréquenté avant, nos souvenirs communs, bons ou mauvais, auraient peut-être brouillé la façon dont nous incarnions nos deux personnages.
Week-end a été tourné dans la continuité, à partir de votre rencontre dans le bar?
C’est la meilleure idée de ce tournage. Notre complicité n’a fait que grandir au fil des jours. La caméra a pu capter tout cela et saisir aussi les doutes et le possible manque que la fin laisse sous-entendre. Comme un amoureux qui s’en va et qui ne sait s’il reverra un jour l’objet de son affection…
On parle d’une suite?
Oui, surtout les heureux producteurs. J’aime bien l’idée. Andrew pense nous réunir Tom et moi aux Etats-Unis. Mais je crois qu’il veut en faire une comédie musicale. Donc il faut que je travaille mes pointes et ma voix. (Rires)
Avec le succès du film, vous avez fait les couvertures de magazine, on ne compte plus les articles consacrés à vous et à votre partenaire. Et on insiste à chaque fois sur le fait que vous êtes homo, et pas lui...
Je ne me suis jamais caché. Car j’ai toujours eu le sentiment que ma sexualité n’était sûrement pas un problème. On prend ou on laisse. Beaucoup d’acteurs aiment l’idée de créer un mystère autour d’eux. Pourquoi pas. Mais si c’est pour cacher ce qu’ils sont vraiment, je n’en vois pas l’intérêt. Quand j’étais aux Etats-Unis, un journaliste a essayé de me faire parler de mon mariage. L’attachée de presse m’a poussé à donner quelques détails intimes en me susurrant: «tu verras, on parlera encore plus de toi comme ça. Je lui ai dit d’aller se faire f….»
Vous feriez la couverture avec votre boyfriend dans un magazine people comme Hello (le Gala anglais)?
Non, mais après tout, la réponse lui appartient aussi.
Vous ne craignez pas d’être le jeune acteur gay à la mode?
Je connais ce danger. Je reçois des scénarios aujourd’hui où le seul point fort du personnage que l’on me propose, c’est qu’il soit gay. J’ai eu beaucoup de chance jusqu’ici. J’espère continuer à faire de bons choix. Et éviter ce type de piège.
Qu’a changé pour vous le succès international du film?
J’ai toujours du mal à réaliser que Week-end fasse une telle carrière, en plaisant autant à un public homo qu’hétéro. Ce n’est pas de la fausse modestie, mais franchement, quand nous tournions, on se demandait même si le film sortirait en DVD! J’ai maintenant un agent américain, mais pour l’instant rien ne m’a emballé. Généralement, Hollywood voit les acteurs anglais en méchants, en pervers, ou en aristos alcooliques. Un réalisateur américain a osé me dire: «Vous devez être un être sombre et même temps très sophistiqué. Sinon, pourquoi feriez-vous sur du théâtre?» Ça m’a laissé sans voix… Je ne suis pas très tenté par la télé non plus. A moins que je remplace Maggie Smith dans Downton Abbey!
Photos: DR.
Par Louis Maury samedi 07 avril 2012
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