Mariage pour tous: les auditions publiques ont débuté à l'Assemblée
Mariage pour tous: les auditions publiques ont débuté à l'Assemblée
C'est par une table ronde avec trois sociologues que les auditions sur le mariage et l'adoption pour les couples homos ont commencé hier. Elles se poursuivront jusqu'au 20 décembre. Vous pouvez les suivre en direct via Dailymotion.
A l'Assemblée nationale, les auditions publiques sur le projet de loi sur le mariage et l’adoption pour tous ont débuté. Hier, une table ronde a été organisée avec trois sociologues, qui ont longuement évoqué l'évolution du mariage. Ces auditions, que le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, a souhaité publiques, se poursuivront jusqu'au 20 décembre. Les représentants des religions devraient être entendus le 29 novembre.
Sentiment de discrimination
Le projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, présenté il y a deux jours en Conseil des ministres, sera ensuite examiné en commission dans la semaine du 13 janvier avant d'être discuté en séance publique, à l'Assemblée, le 29 janvier.
Hier, Irène Théry, sociologue du droit de la famille, s'est d'abord appliquée à démontrer qu'il n'y a pas d'«essence intemporelle» du mariage mais qu'il s'agit d'une «institution vivante évoluant avec le temps historique». «Consciente du sentiment de discrimination que vivent les homosexuels» vis-à-vis du mariage, elle a cependant dit que l'on ne pouvait «se contenter de ce discours anti-discriminatoire». D'autant, a-t-elle souligné, que les interrogations actuelles, émises notamment par les religions, lui font craindre la désignation de «boucs émissaires». Pour elle, le mariage a subi des bouleversements profonds. Avec notamment l'abolition de la différence entre la filiation légitime et la filiation naturelle, le mariage a cessé d'être le fondement de la paternité et donc de la famille. «Le coeur du mariage, c'est maintenant le couple», a-t-elle dit, tout en affirmant qu'il fallait «apaiser la situation de l'homoparentalité» en permettant que la société «assume» de façon égalitaire les trois façons de devenir parents: l'engendrement procréatif, l'adoption ou l'engendrement par tiers donneur.
Les homos ne «sont pas comme les autres»
Martine Gross, chercheuse au CNRS, a elle dressé l'inventaire des évolutions en cours, de la bi-parentalité à la pluri-parentalité, soulignant qu'il fallait «faire évoluer la filiation» et que «l'existence de milliers d'enfants justifiaient la reconnaissance de l'homoparentalité». Elle a aussi plaidé pour «l'engagement du tiers lorsqu'il y a déjà deux parents statutaires».
Enfin, une troisième sociologue, Virginie Descoutures, a attiré l'attention sur la «non-reconnaissance sociale et juridique» des mères non-statutaires (la compagne de la mère légale). Elle a reconnu que le projet gouvernemental permettrait d'aller «vers une société plus égalitaire» mais que, pour autant, le message n'était «pas clair». Le fait d'interdire aux homosexuelles mariées l'accès à la PMA (procréation médicalement assistée), comme l'envisage le gouvernement, entérinerait selon elle l'idée que les homos ne «sont pas comme les autres».
Vous pouvez suivre les auditions en direct ci-dessous, sur la chaîne LCP-Assemblée nationale 24/24:
La Chaine Parlementaire (LCP), Live 24/24 par LCP
Photo: DR.
Par Rédaction (avec agence) vendredi 09 novembre 2012
Source : http://www.tetu.com
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