«Ya-t-il un droit à l’enfant»: ce qu’il faut retenir du débat des «Maternelles» sur France 5
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«Ya-t-il un droit à l’enfant»: ce qu’il faut retenir du débat des «Maternelles» sur France 5
L'émission a donné la parole à deux mères, l'une ayant recouru à une PMA en Belgique, l'autre à une GPA aux États-Unis.
L’émission Les Maternelles de ce vendredi 23 mai était consacrée à la question «Y a-t-il un droit à l’enfant?», un titre que la rédaction a voulu explicitement provocateur pour rebondir sur l’actualité. Le programme de France 5 avait pris soin d’interroger les internautes sur les réseaux sociaux pour défricher le débat. Deux opinions s’affrontaient: une femme hétérosexuelle en couple avec un homme a évoqué sa PMA et le fait qu’on lui a reproché cet acte «contre-nature», tandis qu’en face, une autre femme estimait qu’il fallait respecter les droits de l’enfant et ne pas en faire un objet que l’on pourrait produire grâce aux progrès de la technique.
EXEMPLES DE GPA ET DE PMA
La parole a été donnée à deux femmes, directement concernées. L’une, Sarah, de nationalité américaine, a fait appel à des mères porteuses pour avoir des enfants avec son mari. Après un cancer de l’utérus et une hystérectomie, il lui était impossible de tomber enceinte. Son mari, français, était assez opposé au principe. D’après elle, ses réticences venaient avant tout de son bagage culturel. Il a finalement cédé et le couple a recherché une femme à qui il pourrait faire confiance sans avoir le sentiment de l’exploiter. C’est une sage-femme, collègue de la belle-sœur de Sarah, qui a accepté de porter leur premier enfant. «Le fait qu’elle soit sage-femme, qu’elle gagne bien sa vie et qu’elle ait pleinement conscience des risques a été rassurant», a expliqué Sarah sur le plateau des Maternelles. Pendant la grossesse, les deux femmes ont entretenu des échanges constants. Lors de l’accouchement, c’est Sarah qui a coupé le cordon ombilical et grâce à un traitement, elle a même pu allaiter son enfant.
La procédure, qui implique la compensation du salaire ainsi que des frais médicaux et des frais d’avocat, a coûté un peu moins de 75000 euros. Aujourd’hui, plusieurs années après la naissance de leur fils, celui-ci n’a toutefois pas de papiers français, car sa filiation avec son père français n’est pas reconnue.
Cette émission fut également l’occasion de donner la parole à Ophélie, qui a donné naissance à deux enfants grâce à des inséminations artificielles avec donneur anonyme réalisées en Belgique. Elle et sa compagne se sont renseignées très tôt sur les possibilités qui s’offraient à elles pour devenir mères. Avec naturel et simplicité, Ophélie a expliqué que si le sentiment d’injustice avait dominé la première grossesse à cause de la fatigue et des longs trajets qu’impliquait une PMA à l’étranger, leur énergie s’est ensuite tournée vers la reconnaissance de l’autre maman, sa compagne qui n’a pas de lien biologique avec leurs enfants. Au quotidien, elles répondent aux questionnements de leurs enfants avec honnêteté et si les camarades d’école de l’aîné savent qu’il a deux mamans, aucun ne s’est encore interrogé sur le fait qu’il n’y a pas de père.
QUEL DEGRÉ D’ANONYMAT DANS LE DON?
Ces expériences devaient permettre d’éclairer le débat sur l’existence ou non d’un «droit à l’enfant». Les témoignages de ces deux femmes ont démontré que quelle que soit l’orientation sexuelle d’une personne, il peut y avoir un désir d’enfant. Présents sur le plateau au nom de leur expertise, le gynécologue-obstétricien René Frydman et le psychologue clinicien Daniel Coum sont également intervenus. Le premier a évoqué ses réticences sur la gestation pour autrui au nom des risques que cela impliquait et invite à se concentrer sur la recherche pour trouver d’autres moyens de remédier à l’infertilité de certaines femmes. Quant à la PMA, il s’est exclusivement prononcé sur la question de l’anonymat du don. Pour lui, chacune des personnes prenant part au processus doit avoir le choix de rester anonyme ou pas, et de changer d’avis. Daniel Coum a pour sa part rappelé que penser le «droit à l’enfant» en opposition au droit de l’enfant n’est pas pertinent dans la mesure où ce droit de l’enfant est «inévitablement pensé par des adultes». La présentatrice a assuré que la question continuera à être suivie par la rédaction de l’émission.
Dans la notice bibliographique en fin d’émission, le livre de Séverine Mathieu (la sœur de notre chroniqueuse Bénédicte Mathieu), L’enfant des possibles, a été chaudement recommandé, ainsi que La parenté en question(s), de Véronique Bedin et Martine Fournier. L’émission peut être regardée pendant une semaine à compter d’aujourd’hui. Pour la voir ou la revoir, cliquez sur l’image ci-dessous:
Publié par Julien Massillon
Source : http://yagg.com/2014/05/23/ya-t-il-un-droit-a-lenfant-ce-quil-faut-retenir-du-debat-des-maternelles-sur-france-5/
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